Septante-cinq ans
Nous avons le même médecin et, ce matin, à l’aurore, nous nous sommes croisés dans sa salle d’attente. Presque 35 ans nous séparent mais, question joie de vivre et dynamisme, tu pourrais en remontrer à la majorité des mollusques de 16 ans que je rencontre à la bib. Entre deux quintes de toux, tu en as profité pour me demander si je fermais en cette période de congé pascal. ‘La deuxième semaine seulement’ t’ais-je répondu. ‘Bon, alors, je viendrai cet après-midi’.
Et effectivement, te voilà.
‘Ah, ça va mieux, je toussais, je toussais. Un début de pharyngite. J’ai pris un antibiotique, ça va déjà mieux’.
‘Tant mieux’, réponds-je, toujours très vif.
Parce que tu es comme ça, tonique et extravertie, tu n’hésites pas à me détailler ton entrevue avec le toubib. D’une poussée du pied, je m'éloigne du bureau -le fauteuil à roulettes, un de mes plaisirs simples- et je détache mes yeux de l’écran du portable.
‘Ben, tu sais, il m’examine là et là (mouvement des mains qui tapotent sur ta poitrine, ton cou, ta tête) : tout va bien, tout va bien. Il regarde dans mes oreilles et il me demande si je n’ai pas mal, parce qu’en plus, j’ai une otite. ‘Oui’, que je lui dis. Alors, il fait son étonné parce que je ne lui avait pas signalé depuis le début. Ben, que je lui fais, on n’arrêterait plus de se plaindre si on commence comme ça.’
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire