25 juin 2007

Tempus fugit; banalités.


J’ai été surpris. Tant mieux, j’étais sans doute le spectateur idéal aux yeux du réalisateur. J’ai commencé à regarder cet épisode de ‘Six Feet Under’, et je ne savais pas que c’était le tout dernier de la série. A dix minutes de la fin, Claire s’embarque pour New-York et, tandis qu’elle parcourt des kilomètres sur l’autoroute, on assiste à un résumé de la vie future des principaux personnages de la série. Nat est déjà mort, mais les autres, tous ceux que Claire a laissés derrière elle, on les voit poursuivre leur parcours et finalement, chacun à leur tour et d’une façon imprévue, rendre leur dernier souffle. Tout va très vite, aussi vite que la nouvelle voiture de Claire (elle avait déclassé son corbillard vert dans l’épisode précédent) et, le temps d’une chanson tristounette (‘Breathe me’ de Sia), Alan Ball, le réalisateur, expédie ad patres tous ces personnages auxquels nous nous étions attachés pendant cinq saisons. Terminato.
Profondément originale, parfois énervante, toujours imprévisible et souvent touchante, ‘Six Feet Under’ était un portrait de famille parfait, une tranche de vie dans laquelle les réalisateurs ont réussi à relever et à épingler les faits saillants sans jamais les juger, renvoyant sans cesse le spectateur à sa propre existence. Nous regardons les Fisher s’aimer, s’engueuler et se réconcilier, nous les voyons se débattre pour garder la tête au-dessus de l’eau professionnellement ; nous les suivons aux différentes étapes de leurs vies, qu’elles soient gaies ou tristes, teintées de réussites ou d’échecs. Comment ne pas y apercevoir certains de nos propres reflets ?

Aujourd’hui, j’ai conduit pour la dernière fois ma plus jeune fille à l’entrée de son école primaire. L’année prochaine, elle rejoindra sa sœur en humanités et là, c’est sûr, ça va défiler encore plus vite.

20 juin 2007

Ca bouge

Deux biblioblogs découverts récemment pour l'un et tout récemment pour l'autre. Récemment donc : "Médiamus : Le blog des bibliothécaires musicaux de la Médiathèque de Dole" : exactement le genre de blog que j'aimerai pouvoir mettre sur pied dans ma petite bib de campagne, si j'en avais le temps, si nous étions au moins deux pour l'alimenter et si je me décidais tout bonnement à le faire un jour et basta pour les nouveautés à catalographier! Voilà, c'est animé, coloré, ludique et les confrères-auteurs donnent plein d'idées de disques à écouter. Et, tout récemment, aujourd'hui même : 'Couv. ill. en coul. : Melvil (Dewey) et Jean-Philippe (Rameau) sont dans un bateau'. Je n'hésite pas, je reproduis ici la présentation de ce blog par son (ses) auteur(s) : "Le monde des bibliothèques est un peu trop sérieux à notre goût. Couvillencoul.wordpress.com se propose de montrer la face cachée de ces lieux géniaux où beaucoup d’efforts sont faits pour que des livres (pardon : des documents, en bibliothécais moderne) et des lecteurs (pardon : des usagers, en bibliothécais politiquement correct) se rencontrent autour d’une bière (pardon : d’un OPAC, en bibliothécais SIGBéisé)" . Voilà qui est dit et bien dit. Nous sommes là face à une entreprise de....euh...décrispation? déridage? revendiquée et assumée de notre bô métier qui me semble plutôt bienvenue. J'y ai -notamment- glané cet aphorisme : "La meilleure façon de trouver des livres sur les dragons, c’est de demander à la dragonne qui est derrière la banque de prêt". Longue vie à eux!

Déformation professionnelle

En repos forcé pour quelques jours. Une caisse trop mal soulevée ou de trop tout simplement. Ou trop de tout, simplement.
Vous ne me manquez pas, les lecteurs. J’avoue cette fin d’année scolaire assez longue. Encore trois semaines de boulot et je ne vous verrai plus pendant presque un mois. Ca va me faire du bien.
Je sais que, malgré tout, je ne pourrai m’empêcher de lire les recensions de nouveaux livres et de ma balader à la librairie, à l’affût d’un titre inconnu. Je me dirai ‘tiens, voilà qui va intéresser untel’ ou ‘dju, le voilà le bouquin de biologie qui aurait pu m’aider l’autre jour’ et puis, je prendrai note des références pour une future commande.
Parfois, lorsque je me promène en ville et que l’un ou l’autre me reconnaît, je ne peux m’empêcher de penser que pour vous, je suis toujours le biblio. Identifié, étiqueté, catalogué. Je ne suis pas un inconnu accompagné de sa femme, en train de boire un verre à une terrasse. Je suis le biblio, (encore) occupé à boire l’apéro avec sa femme à une terrasse de la Grand’Place. Mais en fait, ça ne tient pas qu’à vous, c’est aussi moi qui ne peux m’en empêcher. Qu’importe les circonstances, les lieux et les personnes : il est bien rare que, dans un petit coin de mon cerveau, quelques neurones ne prennent un malin plaisir à me rappeler qui je suis. Ce foutu bibliothécaire. Ce rôle que je ne devrais endosser que cinq jours par semaine, entre 8h.30 et 18h.30 selon les horaires, et si j’arrivais tout simplement à baisser complètement le volet.