24 juillet 2008

Pause estivale

A défaut de cimenter les opinions divergentes exprimées en ces lieux, le bibliothécaire de campagne, en vacances, troque son clavier pour d'autres instruments, plus basiques.

Instruments qui ne se révèlent pas nécessairement plus simples à utiliser, du moins si l'on veut arriver à un résultat acceptable.

18 juillet 2008



Le revers de la technique

"A chaque avancée technologique, petit recul d'humanité", me disait l'autre jour mon libraire préféré. C'était un simple constat, pas une plainte. Nous parlions d'informatique évidemment. "L'informatique en librairie nous a fait gagner beaucoup d'argent, beaucoup plus que je ne l'aurais cru possible. Et je ne voudrais pas revenir en arrière. Mais je dois bien constater que les procédures mises en place -les procédures automatisées- conduisent parfois à des erreurs. Erreurs qui ne sont pas sans conséquences sur nos relations avec les clients."

Je ne voyais que trop bien ce qu'il voulait dire. La réception par certains lecteurs d'une lettre de rappel m'a déjà personnellement mené sur des sentiers que j'aurais préféré éviter. La lettre qu'ils reçoivent leur paraît sèche et injustifiée, pour ne pas dire injuste. Pour peu que vous ayez effectivement commis une erreur, le drame n'est jamais loin. Les trésors de diplomatie déployés n'y changent parfois rien : certains en restent vexés à tout jamais et n'y reviennent plus.

Il n'empêche : moi non plus, je ne voudrais pas revenir en arrière.

16 juillet 2008

Pour quelques secondes de plus

Ce matin, je suis monté par la même route que toi. C'est l'une des plus sinueuses qui mène au village, et sans doute la plus boisée. En cette saison, le vert des arbres donne par moment l'impression de traverser un tunnel. Le revêtement récent pousserait presque à forcer la vitesse. Je comprends qu'elle reste, année après année, l'un des rendez-vous les plus prisés dans le domaine des courses de côtes. Quatre jours après toi, j'arrive au sommet et la musique planante de Sigur Ros touche également l'un de siens. A vitesse réduite, je passe devant le poteau en béton, des fleurs le garnissent déjà et les traces noires sur le sol témoignent de ta trajectoire. Il est tellement excentré de la route : les organisateurs n'avaient pas pensé à placer l'un de leurs énormes sacs de sable devant. Sans doute y songeront-ils l'année prochaine.
Je lis dans la presse que tu étais quelqu'un de bien, je veux bien le croire. Ils écrivent également que tes essais s'étaient plus que correctemement déroulés, ce qui t'avait peut-être donné un peu trop d'assurance. Sans doute as-tu voulu tenter de livrer un meilleur résultat. Gagner quelques secondes. Tout comme moi en cet instant. Je ne tiens pas à couper Sigur dans son élan vocal, je veux arriver à la bib sur la fin ce morceau. Je ralentis.

14 juillet 2008

L'horrible impact

L'autre soir, au JT de la RTBF, la porte-parole de Siemens tente de noyer le poisson du nombre d'employés belges concernés par le nouveau plan d'assainissement de son employeur : 'nous ne savons pas encore combien de personnes seront impactées par ces mesures' lâche-t-elle, aussitôt pardonnée pour ce néologisme rébarbatif : visiblement, il s'agissait d'une néerlandophone.

Le lendemain matin, en radio, toujours sur la RTBF,
une jeune journaliste, trop fainéante pour remanier le communiqué de presse de l'allemande société ou -pire- croyant peut-être faire preuve d'originalité langagière, reprenait texto l'horrible expression.

Nul doute que par cette info, elle ne se sentait guère concernée.

02 juillet 2008

Objectif propreté (3)

Chose promise, chose due...



Je vous avais prévenus : celui-ci fait nettement plus trash. D'un autre côté, avouez que plus 'parlant' on ne fait pas : le gosse qui voyait ça en première page de son bouquin comprenait exactement ce qu'on voulait lui dire...

Je m'y attend dès à présent, les réactions vont fuser : 'et de son point de vue, l'escargot est un animal bien propre', ' et pourquoi la SPA n'a-t-elle pas réagi à l'époque?' etc etc... Autres temps, autres moeurs!