14 septembre 2008

Bibliobus

Vendredi, 17h. Beaucoup de monde et je suis seul au comptoir.
Ton fils, un pré-ado gentimment déconnecté, me ramène cinq bouquins, dont plusieurs bien épais, qu'il a empruntés lundi dans l'autre bib, la petite, dans le village où vous habitez. J'en suis sûr, c'est moi aussi qui 'pointe' là-bas. Je me permets -assez sèchement- de lui faire remarquer qu'il pourrait les ramener là, parce qu'après c'est quand même bibi qui les trimballe. Il fait simplement 'ah' et me demande la suite de l'un des cinq.
- 'ben, forcément, ils ne sont pas ici, ils sont à..., là où tu as empruntés ceux-ci'. Nerfs. Toi aussi, visiblement, parce que tu ne sembles pas apprécier que l'on envoie ses 4 vérités à ton petit.
Tu l'entraînes vers la sortie : 'allez viens, visiblement il n'a pas envie de te prêter de livres'. Comme je te demande de préciser, tu me réponds :
- 'ben oui, de toutes façons, vous n'êtes jamais agréable'.
- 'je ne suis jamais agréable?'
Moins sûre de toi sans doute, tu te contentes d'un 'non' bougon et tu te barres, entraînant ton gamin dépité derrière toi. Je peux m'occuper des autres lecteurs.
Bon, j'ai été assez ours, comme je peux parfois l'être avec les usagers incapables de respecter les bases du règlement. Ou avec ceux qui me prennent de haut. J'espère que tes mots ont dépassé ta pensée, parce que finalement, je l'aime bien ton lecteur de fils. Et c'est sans doute pour ça que je lui parle comme si c'était le mien.

25 commentaires:

Bibliobsession a dit…

Je dis ça je dis rien, mais beaucoup de bibliothèques aujourd'hui proposent de rendre les livres dans l'une des bibliothèques du réseau, et pas forcément celle dans laquelle on les a empruntés, les livres...

Rincevent a dit…

Encore faut-il faire partie d'un réseau. Et avoir un service logistique suffisamment développé pour trimballer les documents. Personnellement je ne suis pas favorable au fait de pouvoir rendre ses livres partout. Si le lecteur peut se déplacer pour aller emprunter dans une autre bibliothèque, alors il peut aussi y ramener les documents.

Anonyme a dit…

Ben moi, ça me semble normal de pouvoir emprunter et ramener ses documents là où ça arrange. C'est un un service assez basique même si, c'est vrai, il implique de la manutention

Anonyme a dit…

Chez nous, il est impossible de les rendre dans une autre bibliothèque. Le logiciel ne le permet pas. Et même si c'était possible, ça demande une logistique folle par rapport au petit effort demandé au lecteur. Comme dit Rincevent, si il a pu le prendre là, il peut l'y rendre...

nescio a dit…

Je ne suis pas chien : je dis toujours aux usagers 'de préférence', ramenez-le dans la bib dans laquelle vous l'avez emprunté...il n'est pas une semaine sans que ma bagnole contienne au minimum une caisse de livres qui voyagent d'une bib à l'autres (demandés par des lecteurs ou rentrés par d'autres qui picorent dans les deux implantations)...je considère que c'est effectivement une partie intégrante du job...
Mon énervement était dû aux attitudes je-m'en-foutistes caractéristiques et cumulées de cette famille : retard, pertes etc...Le fait de déposer les bouquins sur le comptoir en sachant très bien que JE vais devoir les trinqueballer...sans un mot qui ferait un peu aimable, du style : 'je peux vous les rendre ici, exceptionnellement?'...et sachant qu'il habite quand même à 500 mètres de la bib d'origine, là où il les a empruntés...et qu'il ne partait pas en vacances le lendemain pour 3 mois...
Dans le meilleur des mondes bibliothéconomiques, la commune mettrait un véhicule à ma disposition pour assurer le transfert des bouquins et m'octroierait un petit pécule mensuel pour payer la kiné qui se désespère de faire disparaître mon mal de dos récurent...

Rincevent a dit…

Je dois avouer que ce qui me dérange c'est justement qu'il faut être toujours plus arangeant. Je ne sais pas quelles sont les conditions d'abonnement de tout un chacun, mais dans mon cas, la gratuité est majoritaire. Alors il me semble normal qu'il y ait quand même quelques contreparties, d'autant plus que dès qu'on fonctionne en réseau on commence à avoir les problèmes (retours pas fait dans l'annexe d'arrivée, docs pas mis sur les cartes de transit, réservations qui sautent ailleurs mais document prêté quand même). Enfin bon peut-être que ça se passe bien dans certaines bibliohèques et c'est tant mieux, mais moi je vois ça avec méfiance.

nescio a dit…

@Rincevincent : d'accord avec toi : c'est l'éternel débat sur les droits et les devoirs de chacun, que ce soit comme usager d'un service public ou tout simplement dans nos relations quotidiennes...
Concernant le travail 'en réseau' : c'est sans doute plus facile ici : nous ne sommes que deux bibliothécaires et je suis le seul à travailler dans les deux implantations...C'est plus facile et en même temps, plus difficile : à connaître 'trop' bien 'ses' usagers, on en arrive à des relations telles que décrites dans ce billet : si je ne connaissais pas ce gamin depuis 5-6 ans, je ne me serai p-ê pas permis de lui parler comme ça...the dark side of nescio!

Yvonnic a dit…

Mème remarque que Rincevent et Trotinette. On y arrive pas chez nous non plus à cause de la logistique énorme à mettre en place. De plus le logiciel est inopérant sur ce coup-là (alors qu'on l'a choisi pour ça!). On a calculé en plus que le tout nécessiterait presque un poste supplémentaire, au moins à mi-temps, en equivalent-temps dans chaque structure. De plus le temps de "stationnement" des ouvrages en attente de transfert-voiture aller et retour(vu qu'on va pas faire 15 km en moyenne pour un bouquin, on attendrait qu'ils soient assez nombreux)serait énorme. Les livres passeraient presque plus de temps immobilisés en cageots qu'entre les mains des lecteurs.

Du coup, vu les kilometrages importants, les gens ne vont pas dans les autres bibliothèques, ils "choisissent" la plus proche. Evidemment quand on leur montre, tout fiers, notre fichier global informatisé qui leur permet de "savoir" quels sont les livres qui sont "ailleurs", ils se marrent doucement. Pas question de faire 15 bornes pour un bouquin !
Notre réseau est donc virtuel, informatique.

Et il favorise la fréquentation des bibliothèques de proximité...pour sûr!

La question est tout de mème de savoir pourquoi on ne peut pas continuer. Les investissements informatiques (changement de logiciel), la mise en cohérence des fichiers, le catalogage commun, la carte commune, trois ans de travail et de discutailleries, etc... ça a couté des sous au contribuable. Pour finalement aucun service concret supplémentaire.

Bref, je ne suis donc pas confronté à la problématique relationnelle nesciste. Mais je prefererai avoir un réseau qui marche et me taper ses problèmes que d'assumer la maintenance,(et l'image de marque foireuse), d'un système qui ne peut fonctionner faute de moyens materiels.

J'ai jamais passé autant de temps sur un truc qui n'existe pas !

Sauf les blogs, bien sûr...

Sammy a dit…

Je ne sais pas si ça va te rassurer, mais c'est partout pareil, et de plus en plus répandu : commerces ou services publics, les clients/usagers n'ont que des droits, aucunes obligations...

Alors, même si en tant qu'usager ça m'arrangerait bien de pouvoir reposer mon bouquin n'importe où, je serais tout de même plutôt enclin à défendre le même point de vue que toi...

Anonyme a dit…

@Nadine :
Ouais ! Je me demande même si je ne vais pas trouver un deal avec les commerçants du coin pour que les lecteurs puisse déposer leurs bouquins où cela les arrange le mieux ;-) Non sans rire, il y en a chez nous pour qui c'est même trop d'effort de monter (ou descendre 2 étages - avec ascenseur) pour ramener leurs livres dans la bonne section...
Catherine

Yvonnic a dit…

"à connaître 'trop' bien 'ses' usagers, on en arrive à des relations telles que décrites dans ce billet".
La proximité avec nos lecteurs comporte effectivement des risques : arriver à des situations limites, ne pas pouvoir refuser un arrangement, devenir "ours" etc...
Une certaine distance et un certain anonymat font à mon avis partie de la panoplie du bibliothécaire heureux et du lecteur respectueux. Jolie formule, mais quand on a dit ça, on n'a rien dit finalement.

Comme dit Rincevent "ce qui me dérange c'est justement qu'il faut être toujours plus arrangeant". Mais qui nous y force ?

En l'occurence je ne sais pas si cette anecdote ne pose pas davantage le probleme du relationnel personnel bib-lecteur que la question de "l'éternel débat sur les droits et les devoirs de chacun".

Et au-delà la question est de savoir jusqu'où je suis prêt à aller dans "tant pis si mes lecteurs ne m'aiment pas" (alors que moi je les aime)et à l'inverse jusqu'où je suis pret à aller pour qu'ils m'aiment ?

The "dark side of nescio" c'est une question d'équilibre des deux plateaux de la balance. Et on en est tous plus ou moins là dans notre quotidien. Récemment j'ai prêté un dico étymologique à une dame, "exceptionnellement". Elle passait bientôt un concours, disait-elle. Elle était jolie, souriante. Hasard ? J'étais content de lui faire plaisir, mème en écornant le règlement. J'avais peut-être envie d'un sourire ce jour-là. La veille ou le lendemain, je l'aurais sans doute envoyer paître...

On est ce qu'on est, on a nos moments, nos lâchetés, nos besoins...

Je veux qu'on m'aime. Je veux pouvoir m'aimer. Peut-être que the dark side of everybody c'est de se prendre la tête avec tout ça. Et de s'auto-culpabiliser, en bons chrétiens qu'on est.

Parce que tout ça c'est normal. Voire vital.

Yvonnic, the other side

PS. Richard Wright est parti. The Dark side of the Moon, c'était lui...

nescio a dit…

Yvonnic : je lis ton intervention juste après avoir publié mon post Richard...juré!

nescio a dit…

ah oui et 'En l'occurence je ne sais pas si cette anecdote ne pose pas davantage le probleme du relationnel personnel bib-lecteur que la question de "l'éternel débat sur les droits et les devoirs de chacun".' : ça, c'est le fil conducteur de ce blog... Parfois, c'est un problème, parfois pas...comme tu le disais : 'On est ce qu'on est, on a nos moments, nos lâchetés, nos besoins...'...

Yvonnic a dit…

Je te crois bien volontiers. C'est étrange,cette nuit, quand j'ai lu "dark side of nescio" dans ton post, je me suis dit que tu y pensais, que c'était peut-être allusif sans intention. Tu as un contrat personnel bizarre avec le hasard, je te l'avais déja fait remarquer un jour.

Quant au fil rouge, oui c'est évident, c'est la constante de tous tes billets.Et c'est ce qui fait leur intérêt.

Et comme disaient les Floyd "And after all we're only ordinary men..."

Yvonnic, ni fleurs ni couronnes

eric1871 a dit…

je relis les premiers mots... "vendredi 17h"...
Voilà un billet que l'on peut lire selon des angles différents, comme sont nos humeurs à des moments de la journée (de la semaine).
Celui des droits et devoirs de l'abonné (qui déserte dès que la contrainte est plus forte que le plaisir); celui des relations bib/usager (ou la quadrature du cercle) ; l'organisation des réseaux et sans doute d'autres encore.

Ce que moi je retiens, c'est qu'il s'agit surtout de ressenti, comme toujours dans les relations humaines. Ainsi, cette dame ressent que tu n'es jamais agréable, sûrement pas très facile à entendre.
Ce que nous nous ressentons souvent, c'est que les usagers se facilitent la vie...
Et bien, pourquoi ne le feraient-ils pas ? C 'est tout à fait humain, j'avoue que moi aussi j'ai tendance à le faire.
Il sera toujours plus facile d'aller chercher une chose dont on a envie, qu'importe la distance et les horaires, que de le ramener en temps, lieu et heure.
Il nous sera toujours difficile de savoir avec qui on peut être familier, aimable, courtois, froid, professionnel, prévenant, distant etc....

Yvonnic a dit…

"j'avoue que moi aussi j'ai tendance à le faire."

Ah oui ? Eh bien c'est parfaitement SCANDALEUX !

Et c'est encore plus immonde de l'avouer devant tout le monde !

Mais d'ou pourra donc venir le bon exemple donné au peuple si le fonctionnaire tâtillon se mue lui-aussi à la première occasion en usager resquilleur , et s'en vante en plus ?

Il faut sévir !

Yvonnic, mou du genou

eric1871 a dit…

Certes, j'ai tendance à me faciliter la vie plutôt que de subir des contraintes ressenties comme inutiles, d'un autre côté, je crois au dialogue.
Partir de cette relation avec l'abonné pour expliquer ce qu'on fait, si tant est que l'on ait réfléchi à notre travail, et ce qui en découle pour l'abonné, me paraît plus efficace que n'importe quel affichage d'horaires ou de réglements...

nescio a dit…

@Eric : tout à fait d'accord. Rien de tel que le rapport direct, le dialogue avec l'usager pour expliquer le fonctionnement du service...Ca porte plus d'effets que de simplement remettre un règlement papier...J'essaie de faire les deux...et sans doute que s'il y avait eu moins de monde ce jour-là, j'aurais pris le temps de (ré-)expliquer à ce gamin pq il fallait de préférence rentrer les bouquins ds leur bib d'origine...
Par contre 'Il sera toujours plus facile d'aller chercher une chose dont on a envie, qu'importe la distance et les horaires, que de le ramener en temps, lieu et heure ' : oui, évidemment, mais tout ce qui est facile et humain n'est pas nécessairement approuvable n'est-ce pas? Le jour où mon téléphone à sonné et que j'ai entendu à l'autre bout du fil un animateur mieleux de Bel RTL me demander si je voulais participer à la 'valise', il aurait été facile et humain de dire oui...Le ton incrédule de sa voix quand j'ai dit 'non merci' valait toutes les sommes d'argent que j'aurais pu gagner...

eric1871 a dit…

éduquer les gens ? c'est notre rôle ?
En tous cas, j'aime aussi qu'ils soient spontanés, brouillons, inconséquents etc. (un peu comme moi quoi)...

nescio a dit…

je n'ai pas parlé d'éduquer les gens, ce n'est effectivement pas notre rôle ...mais leur faire comprendre que s'ils ne nous respectent pas (et donc qu'ils ne respectent pas non plus notre travail), ça va être difficile d'avoir des rapports d'égal à égal, ça oui...et ce n'est pas incompatible avec la spontanéité...il n'est pas question d'avoir une bibliothèque de mouton pour des lecteurs moutons...

Yvonnic a dit…

Nous le faisons tout de mème, à notre insu. Je reste persuadé que quelqu'un qui lit est plus éduqué que celui qui ne lit pas. Non pas au sens moral, au sens de politesse ou de bonnes manières, mais au sens d'intégration dans la société humaine et de ses règles minimales. Et peut-être pour une raison simple : celui qui lit sait prendre son temps, creer une distance entre lui-mème et le temps utilitaire, le temps bestial du besoin immediatement satisfait. Il sait la valeur de la paresse. Un lecteur n'est pas un être pressé. Est-il mème pressé de finir son livre ? Sa jouissance est homéopathique et de longue durée, ténue mais éternelle. On l'a montré pour les banlieues : ceux qui ont gardé, ou su créer un rapport permanent avec l'écrit ont avancé. Reste prouver qu'un lecteur sera moins porté qu'un non-lecteur à caillasser un SDF jusqu'à ce que mort s'ensuive. Après tout la lapidation vient bien des écritures...si on les lit dans ce sens. Je vais sans doute dire une connerie, mais intuitivement j'ai du mal à percevoir un gros lecteur comme un amateur de viande rouge saignante. La fréquentation du livre nous fait avancer dans l'humain et nous éloigne du bestial. Aucun lecteur ne peut être ou rester longtemps un être primaire. Mème s'il lit du Marc Lévy. En ce sens, mème la lecture passionnée d'un roman Harlequin nous éduque. Nous ne sommes pas seulement prescripteurs de livres ou de culture, nous sommes propagateurs d'humanité. En ce sens peu importe vraiment le contenu du livre. Le fait de lire suffit. Nous sommes une civilisation de l'écrit. Nous y avons tout placé. Souvenons-nous de Fahrenheit. Fahrenheit 451 est l'histoire archi-simple d'une société dans laquelle il est interdit de lire et d'avoir des livres. Et elle disparaitrait sous la pensée unique, grégaire justement. Loin de la résignation et de la soumission à la pensée unique, Fahrenheit 451 veut promouvoir un autre rapport au livre. Bradbury nous dit que le livre constitue le premier pas vers une réflexion autonome et un moyen d'échange entre les individus. Il ne parle pas vraiment de contenu . D'ailleurs c'est par le plaisir qu'il ressent peu à peu à lire que Montag persiste.

Deux intellectuels dissertant d'un livre de philosophie ou deux petites mères papotant autour du dernier Musso produisent autant d'humanité. Ensemble ils sauvent monde de la barbarie.

Yvonnic, dernière station avant autoroute

nescio a dit…

"propagateurs d'humanité" : j'aime beaucoup...
Avez-vous remarqué comme on parle souvent de Musso et de Lévy sur ce blog? et, en parallèle, j'ai de plus en plus souvent de demandes du genre 'vous n'auriez pas quelque chose du genre de Musso et de Lévy?'

Anonyme a dit…

Propagateurs d'humanité ? Après la syphilis et la vérole, rien ne nous sera épargné.

L'écriture est apparue en même temps que l'esclavage. Question de centralisation, de comptabilité, etc. Si lire rendait meilleur, je m'appellerais Jésus et vous, vous brandiriez un marteau et des planches. Meilleur par rapport à quoi, au fait ?

J'aime la viande rouge, l'odeur du napalm au petit matin, les dossiers disciplinaires qui fument dans les casiers, la poésie en action, la solitude des bêtes, la fureur des ancêtres païens. D'ailleurs, un jour (le jour où le jour ne se lèvera pas et il est tout proche, croyez-moi), nous finirons dans la forêt avec notre maître, le cavalier borgne et ses corbeaux.

- Moi, j'aime beaucoup Schmitt.
- Eric-Emmanuel ?
- Non, Carl.

Zorn du sang plein la bouche

nescio a dit…

aaahhh Zorn, vous voilà! je me demandais où vous trainiez...j'ai la réponse à présent : vous peaufiniez votre verve poétique au milieu d'ouvrages plein de futurs apocalyptiques...

Anonyme a dit…

Saviez-vous que l'inventeur du fascisme était un poète ? Si, si... L'Etat libre de Fiume, la chemise noire, le couteau entre les dents, etc.

Quant à l'humanité... Yvonnic, arrêtez de chatouiller la chimère immonde, elle va vous griffer, vous allez attraper la rage et on vous retrouvera tout nu, dans les bois, la bave aux lèvres et amoureux d'un sanglier.

Cours d'anti-humanisme express :

L'homme est un animal à chapeau mou qui attend l'autobus au coin de la rue.

L'humanité ne progresse pas, elle ne régresse pas, elle n'existe pas.

L'humanité et les droits de l'homme-grenouille, ce n'est qu'un discours hégémonique et occidental qui a survécu au 18e siècle et qui sert aujourd'hui à écouler des tubes de vaseline (parfois des livres) ou à organiser des descentes de police dans les pays non alignés sur l'axe atlantiste.

S'il existait une nature humaine éternelle et universelle, comment expliquez-vous qu'on ait attendu si tard pour la découvrir ? Comment expliquez-vous que ce soient des Européens, blancs, Français, mal déchristianisés qui l'aient découverte au 18e et exportée manu militari ?

Je vous laisse : j'ai un dossier d'accusations délirantes sur les bras et on me fusille la semaine prochaine, dès l'aube. Ah, les mauvais frères...

Zorn