21 septembre 2007


Dis moi ce que tu lis, je te dirai...


A propos de certains usagers boulimiques, ceux dont je parlais dans mon précédent post (la tribu des 'je ne sais plus si je l'ai dejà lu celui-là'...). Il arrive régulièrement que l'un ou l'autre m'interroge : 'Et avec votre ordinateur, vous ne pouvez pas voir si je l'ai déjà emprunté ou pas?'. Et chaque fois, sans aucune trace de lassitude, je leur explique que non, que conserver la liste des titres qu'ils ont empruntés serait une atteinte à leur vie privée. Je vois bien à leur regard étonné qu'ils trouvent que j'exagère. Le biblio, il aime encore bien hein, la théorie des grands complots. A leurs yeux, qui pourrait bien être intéressé par le fait qu'ils aient emprunté toute la série des Christian Signol ou qu'ils restent de farouches amateurs de Patricia Cornwell? Effectivement, parce que vivre en démocratie endort la méfiance de certains envers les infos que les 'services publics' collectent. Et que, contrairement aux Etats-Unis, chez nous, aucun bibliothécaire ne s'est encore vu obligé de fournir des renseignements à la police concernant les habitudes de ses usagers. Mais si par hasard, il y avait parmi eux un tueur en série, je suis sûr qu'il penserait immédiatement que je n'ai pas tort. Il saurait, lui, comment Morgan Freeman découvre finalement le nom du coupable dans 'Seven'.

12 commentaires:

Rincevent a dit…

C'est en effet quelque chose que les gens ont énormément de mal à comprendre. M'enfin, ça peut s'étendre à plein d'autres choses, les lecteurs ne perçoivent la bibliothèque que par le prisme de leur besoins...
En plus, c'est tellement plus simple de noter tous ces livres dans un callepin. Pas besoin de demander de l'aide.

Anonyme a dit…

J'ai un exemple d'une bibliothèque qui a divulgué des informations sur le type de livres lu par une lectrice qui a tué tous ses enfants. L'histoire n'est pas vieille, Si vous vous en souvenez vous pourrez probablement deviner de quel bibliothèque il s'agit.
On a donc pu lire dans un journal (je ne me souviens plus lequel)les styles de lecture de cette personne.
Notre logiciel précédent sonnait quand un lecteur avait déjà pris un livre. Maintenant on a changé et tous le monde ou presque trouve cela dommage que notre nouveau logiciel ne puisse plus le faire.

nescio a dit…

@rincevincent : aaaahhhh, le petit carnet qui reste chaque fois à la maison quand on vient à la bib! Ou les listes patiemment établies que l'on retrouve dans les livres rentrés!
@okapi : le coup des lectures divulguées dans la presse est une abomination. Le confrère coupable n'est plus un confrère à mes yeux...

Anonyme a dit…

"Voulez pas me dire si je l'ai pas déjà lu ?"

La question en dit long sur leurs "lectures". Non seulement, ils ne s'en souviennent pas mais ils ne veulent même pas s'en souvenir, un peu comme une grille de mots croisés qu'on jette après l'avoir remplie. Pas de doute : la lecture publique veille à l'épanouissement de nos citoyens. ;-)

Ce type de lecture abrutissante, débile et inutile est la conséquence directe, implacablement logique et VOULUE de la "politique du lectorat" ! Il faut donner le goût de la lecture au plus possible de gens... ouais et à quel prix !

->"Contrairement aux Etats-Unis, chez nous, aucun bibliothécaire ne s'est encore vu obligé de fournir des renseignements à la police concernant les habitudes de ses usagers."

Pas besoin : les bibliothécaires sont DEJA la police de la pensée.

Il y a des livres policiers comme il y a des chiens policiers. Culture générale, police partout !

Rincevent a dit…

@Nescio : quel dommage qu'ils n'oublient jamais de billets de 500€. ^^

Anonyme a dit…

Si si, un billet de 2000 franc belge utilisé comme signet l'année dernière! Dans une caisse de très vieux dons de gens qui ne sont pas lecteurs à la bibliothèque et dont on ne connait pas le nom, bref des gens à qui on n'a pas su rendre le billet. Je ne sais pas ce qu'on en a fait finalement, on a du le changer et le garder pour acheter d'autres livres je suppose. (je crois que c'était le seul bon don dans la caisse...). Sinon dans l'autre bibliothèque ou j'ai travaillé je crois que c'est plus de 100€ qu'on a retrouvé dans un livre. Mais là on a su retrouver le lecteur qui l'avait égaré et donc on le lui a rendu (dommage on se serait bien payé un petit resto avec) :-)
Précisons qu'à propos de ma note précédente je n'ai aucune idée de comment l'info a été divulguée (les journalistes sont parfois très agiles pour trouver ce qu'il cherche)

Anonyme a dit…

->Précisons qu'à propos de ma note précédente je n'ai aucune idée de comment l'info a été divulguée (les journalistes sont parfois très agiles pour trouver ce qu'il cherche)

La liste des best-sellers du supermarché local, peut-être...

nescio a dit…

@Rincevincent : un billet de 500€ effectivement, jamais trouvé, mais, comme je l'ai déjà raconté dans un autre article, une montre de valeur, oui. Restituée, je te rassure.
@Okapi : concernant la divulgation de la liste des lectures de cette dame, je ne vois pas comment le meilleur journaliste y serait arrivé sans l'aide de quelqu'un de l'intérieur. A moins que tout le système informatique de la bib soit en ligne et qu'il ait eu recours à un hacker....

Anonyme a dit…

Inutile de se casser la tête... De toute façon, ils lisent tous la même chose, pas vrai ?!

La Kulture est une guerre de l'opium permanente.

Pitseleh a dit…

Pas de billet de 100€ pour ma part, mais un de 10€ en feuilletant une monographie pour renseigner un usager. Coup de chance...

Anonyme a dit…

La semaine dernière, j'ai emprunté un essai sur la guerre d'Espagne, un roman en anglais, un numéro de Psychologies magazine, des cd's de soul, et "Bien élever son cochon d'inde".
Je me demande ce que la police pourrait bien tirer de ça comme infos capitales.

Et quand j'emprunte un bouquin pour la 2e ou 3e fois, c'est rarement par hasard, hein ! : )

nescio a dit…

Toutes les listes d'emprunt ne sont effectivement pas révélatrices (quoique, vos derniers choix révèlent -selon moi- à tout le moins un certain éclectisme (=ouverture d'esprit=esprit critique, ce qui suscite tjrs la méfiance d'un type de dirigeants..). Néanmoins, gardons 'les yeux ouverts': nous sous-évaluons souvent le danger que peuvent représenter certaines données personnelles lorsqu'elles ne sont pas 'protégées'...Qui sait, il n'est p-ê pas si loin 'LE' cas de tentative d'abus manifeste qui va nous donner raison d'avoir longtemps respecté des procédures que nous avions jusque là crues inutiles...Je sais c'est une phrase un peu longue et tarabiscotée, mais elle veut dire exactement ce que je voulais dire...