26 février 2007

Indiscretion

"Les lettres semblaient rangées par date et, après avoir hésité, Erlendur en lut une. Il avait le sentiment de s'introduire par effraction dans un sanctuaire et en tirait une forme de honte. Comme s'il s'était posté à une fenêtre d'où il aurait épié les gens".
(Arnaldur Indridason, 'La femme en vert', Métaillé, 2006)
Idem pour moi, simple bibliothécaire et même pas inspecteur de police islandais, comme Erlendur. Idem lorsque je lis presque involontairement ces quelques lignes, griffonnées sur un signet oublié dans un livre. Ce ne sont souvent que quelques mots sans importance, mais pas toujours. Idem aussi quand il s'agit de trier ces caisses de dons que ton fils m'a apportées. Titre après titre, ces livres qui autrefois t'appartenaient, m'en disent plus sur toi que je n'en ai appris lors de notre unique rencontre. Tu n'avais sans doute jamais pensé qu'un jour je me retrouverais à les classer en deux piles n'est-ce pas? D'un côté les 'à garder' et de l'autre, ceux 'à évacuer'. Et moi, à chaque caisse que j'ouvre, je me sens comme Erlendur, un intrus dans ton univers.

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