08 août 2006

Moyens

Deux millions de plus en 2008, deux et demi de plus en 2009. Voilà ce que je lis aujourd'hui dans le 'Soir'. En plus pour qui? Pour le secteur de la lecture publique en communauté française de Belgique. Donc pour nous. Evidemment, on ne va pas cracher dessus. Des questions néanmoins. Pourquoi seulement en 2008? Pourquoi devoir attendre encore un an et demi? A Francorchamps, même si ça traîne, le fric wallon arrive beaucoup plus rapidement. Et 2008, c'est drôlement proche de 2009, années d'élections régionales, et communautaires donc. Continuons dans le mauvais esprit : d'après le journaliste, ces millions seront prioritairement affectés, dans l'ordre à : 1/ les animations; 2/ les plans de lecture et 3/ aux synergies entre bibliothèques. Et l'emploi???? Et les subsides de fonctionnement????
Voilà bien des trucs qui me font râler, tout en vacances que je sois. Si je m'en tiens aux normes de la Communauté française, je devrais avoir trois collègues à temps plein. Pas de sous évidemment, tire ton plan tout seul. Les animations, c'est bien joli, mais la mission première d'une bib, c'est quand même de PRETER DES LIVRES. Attirer un public neuf via les animations, ok, si après on peut assurer le service que ce nouveau public attend. Là encore, on peut rêver.
Les plans de lecture? Un dossier dans lequel la bib, en accord avec son P.O., expose ses projets (nouveaux services, nouveaux publics etc...). Si on n'a pas de moyens pour financer ces objectifs, le plan de lecture aura coûté beaucoup de temps et finira dans un tiroir.
Les synergies entre bibliothèques? Egoïstement, je n'en fais pas une priorité : le prêt inter-bibliothèques fonctionne très bien et je n'ai pas besoin de plus. A moins bien sûr que l'accent soit mis sur la polyvalence du personnel. Par exemple, que l'on mette au point un système me permettant de faire appel à un confrère de la bibliothèque principale dont je dépend et qu'il vienne me remplacer au pied levé quand je suis malade. Pour que mes lecteurs ne trouvent pas une porte close, râlent et décident de ne plus renouveler leur cotisation, les horaires n'étant pas toujours respectés.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Lectorat = audimat.
Animation = anesthésie.
Et "culture" = contrôle.
D'où l'intérêt de l'étendre au plus grand nombre, non ?

nescio a dit…

Pour lectorat et animation, je suis d'accord, quoique cela dépend du contenu des dites animations...dans ma bib, elles ont tjrs été 'pensées et faites maison'...mais il est vrai que les grandes opérations montées par la Communauté ont ce côté 'anesthésiant'...elles reviennent chaque année et revêtent un caractère 'obligatoire'...pour la première fois depuis 12 ans, j'ai décidé de ne pas y participer cette année...on va voir les réactions en haut lieu...
Pour le côté 'culture = contrôle', c'est un brin excessif...ou alors on ne range sous 'culture' que toutes les activités connexes comme l'animation justement...Pour le reste (choix de nouveaux livres notamment) je garde une très grande liberté...dont celle d'écouter les demandes de mes lecteurs...Mais c'est un débat bcp + large, qui remonte jusqu'aux éditeurs et à ce qu'ils décident de 'mettre sur la marché'...

Anonyme a dit…

"Culture" = contrôle de la pensée. Comme disait une bibliothécaire en chef, très bien cotée : "Les livres pour intellectuels, ça ne m'intéresse pas, ça fait fuir le public." Ou bien : "Ici, c'est une commune ouvrière, on donne aux gens ce qu'ils veulent."

Le but reste toujours le lectorat, donc le plus grand nombre et cette logique de masse est hautement suspecte. Pourquoi tout le monde doit-il lire ? Que doit-on lire et à quelles fins ?

Les animations? Le meilleur animateur en France, il s'appelle... Cauet ! Lectorat, audimat, même combat.

La liberté de choix ? Bien sûr, chacun pourra lire ce qu'il veut pour autant qu'"on" le veuille bien ;-)Une manipulation efficace, c'est celle qui efface ses propres traces ;-)

Bonne chance pour les réactions en haut lieu.