12 décembre 2008

Titreries


Sous cet intitulé, plus d'une centaine de piles de livres dont les titres, assemblés, forment de courts 'poèmes'. Je les ai croisées en cherchant des infos sur André Stas il y a quelques semaines : elles sont dues à Laurent d'Ursel et vous pouvez les trouver sur son site 'loeuvrette.be', dans la rubrique 'exemples de loeuvrettes'. En parcourir quelques-unes régulièrement m'aide à résister à l'envie d'hiberner qui me taraude ces jours-ci.

28 commentaires:

Yvonnic a dit…

Un site assez foisonnant, trop peut-être. J'y ai retrouvé l'esprit du cadavre exquis des surréalistes ds années vingt, sauf qu'il s'agissait alors d'une création collective,aléatoire et ludique et non ,comme ici, d'une création individuelle, construite et démonstrative. Je n'adhère pas énormément.

Très interessant par contre me semble le texte de présentation de l'expo de 2009 "Toute cruauté est-elle bonne à dire", avec en sous-titre "Belgique, terre d’écueils,d'exils et de cruautés.Pour endiguer, détraquer et juguler la belgitude" et en exergue une phrase (authentique ?) d'Amélie Nothomb "Je souhaite à chaque Français d’être un écrivain belge." (Amélie Nothomb, 2007).

Il me semble que ce texte développe formidablement bien, et avec style, la question de l'humour belge et de l'auto-dérision, et celle de la belgitude, dont nous débattions précédemment. Tout est dit. Et je ne peut me retenir - mais me retiens-je vraiment- de faire un pégagogique copier-coller intégral de ce petit bijou, pas si surréaliste que cela, pas gratuit pour un sou en tous cas. :

"Pourquoi sauver la Belgique? Pour que son enterrement ne connaisse pas de fin. Être belge est une catastrophe et doit le rester. Belge ne saurait être un vain mot de plus, le mot d’une nouvelle vanité identitaire. Le Belge doit redevenir scabreux et belche résonner comme une onomatopée intempestive, un borborygme incommodant, un vasouillage intraduisible. Faute d’essence, la Belgique doit exister à travers tout - tous ses succès, les applaudissements, les lauriers éphémères qu'on lui tresse - comme accident. Et libre à chacun d’en faire après un fantastique carambolage. Un modèle d’installation. Une performance contemporaine. Une allégorie de l'improbable. Un bac à sable.

Revendiquer sa « belgité », c’est, au contraire, faire de soi la victime consentante d’une forme très pernicieuse de discrimination positive. Certes, la tentation masochiste est grande aujourd’hui, où la Belgique s’invite dans les salons, s’accroche aux cimaises, collectionne les trophées, pique la curiosité marchande, endort la plus élémentaire méfiance. Bientôt on fera du belge au kilomètre, du belge pour ascenseur, du belge comme médicament, du belge pour devenir belge. On imagine des Belges en tête de gondole, en produit d’appel, en cadeau surprise. D’aucuns châtient déjà leur humour, enrobent leur détresse, plastifient leur accent, archivent leur étrangeté avérée, s’emballent sous vide, fermentent sous cloche à force de se répéter et finissent par puer copieusement l’ennui, engoncés qu’ils sont dans la belge attitude.

L’humour comme système, carte de visite ou écran de fumée, ne dévaste plus rien. La belgité émoustillée sous les lambris huppés de la consécration est un nouvel académisme, du genre pompier singulièrement pompant. Halte à la récup : le Belge n’est pas une marchandise et la Belge n’est pas une pute. Ou en stoemelings, pardon, en catimini. Au miroir déformant qu’on nous tendait autrefois avec condescendance (et derrière lequel nous vaquions à ce métier harassant mais passionnant qui consiste à n’être personne d’autre que soi-même), nous préférons désormais l’image d’une marque déposée dans laquelle on feint de se reconnaître, pire : devant laquelle nous commençons à grimacer pour mieux y coller.- Mais on nous aime comme ça... on nous aime enfin!- Eh ben, dorénavant, ce ne sera plus réciproque !- Ma parole, vous êtes réellement fâché !- D'autant que belge remonte à la racine indoeuropéenne bhel – belgh « enfler, gonfler », par allusion au caractère batailleur des anciens Belgae (« enflés de colère »). Je gonfle donc sans scrupule et poursuis mon réquisitoire.

Tenir debout sans béquilles ni conservateurs, sans arrières rassurants, sans sa place préchauffée dans l’Histoire, au Musée, au creux de la Langue, ça c’était du sport existentiel ! Être à soi son propre sillage, ça c’était fortiche ! Être dépourvu de génie « propre » : quel coup de génie ! Quelle fierté c’était, précisément, de n’en avoir aucune ! Quel luxe c’était d’être historiquement irresponsable, culturellement athée, linguistiquement apatride ! Quelle classe ! Quelle chance! Quelle maligne prétention ! Quel gain de temps dans la course à l’essentiel qui est l’éternité du néant !« Être belge, c’est être obligé de se fabriquer soi-même », note joliment Jean-Claude Pirotte.

Mais, aujourd’hui, on nous sert du belge préfabriqué, surréalisme sur porte, bouffonnerie décalée à tous les étages et toilettes un peu limite à l'entresol. Répétons-le : être belge est un sacerdoce et doit le rester. Être fier d’être belge, au contraire, c’est voir midi à 14 heures sous la pluie, prendre la vessie de Manneken Pis pour une lanterne magique, être délibérément à côté de sa plaque sous prétexte qu’elle présente pas bien, sent pas bon ou fait jaser.

La prétendue « belgitude » est un grossier stratagème pour ne plus faire tache, ne plus détonner, ne plus faire fausse note dans le concert classique des nations normalisées. Quelle faute de goût! Quelle régression ! Quelle inversion des valeurs! Aucun destin ne précédait l’arrivée de ce pays très plat, à telle enseigne que belgique, avant d’être un nom, était un simple adjectif (d'où le suffixe -ique) : c'est juste avant l'indépendance qu'on a bricolé à la va-vite une pompeuse majuscule à un mot qui ne s'y attendait pas et que cela a toujours embarrassé. Ce pays qui ne ressemblait à rien sinon à quelque malédiction, ce pays en forme de gag douteux, n’était promis qu’à une terrible et sublime fatalité : devoir compter sur sa propre impuissance pour se sortir de soi-même, sans détour balisé, sans jamais se bercer d’histoires, de glorioles, de légendes autres que cyclistes. Et voilà que ce pays condamné d’avance commue sa peine en stratégie de communication.

Car la belgité, cette science de l’invagination du moi, est une authentique entreprise de calibrage folklorique de l’âme sous le couvert d’une restauration de sa compétitivité sur le marché des clichés pittoresques qui endoctrinent, figent, prostituent. La belgité, c'est vendre son âme à ceux qui font semblant de l'acheter. Car nous ne serons jamais consciencieusement spirituels. Car il est idiot de finasser quand on ne sait pas tricher sans jouir jusqu’à l’obscénité. Car la source de notre art - ou est-ce l’inspiration de notre être - est forte, trouble, lourde, virile, vibrante, féroce, mais pas frivole, gazeuse, pétillante, légère, lumineuse, brillante. En devenant à la mode, mode qui a semé le doute au sein de notre géniale, astucieuse et indécrottable modestie, la Belgique est montée à la tête des plus vulnérables, fragiles, inconsistants. Il faut leur dire tout net : un Belge qui se regarde être belge est un Belge bon pour l’exportation, à reconduire à la frontière, à remplacer par un immigré fraîchement revenu de tout, désespérément livré à lui-même et imperméable à toute illusion. Mais ça ne suffira pas.

Il est urgent de se raccrocher à des racines imaginaires, qui sont des branches bleu pétrole dans le gris du ciel interminable, qui s’empanachent de doutes existentiels, de silences nocturnes, de magouilles obtuses, de rires satisfaits, de mots branlants, impropres, hirsutes et terriblement contagieux. La Belgique n’est pas gâtée par la nature et le Belge refuse de l’être par la culture. Mais qu’il se ressaisisse avant qu’il ne soit trop tard, qu'il ne devienne inoffensif, qu'il ne fasse envie, qu’il ne soit totalement passé, à la faveur d’une mercantile pirouette qui a nom autodérision décalée, de la science de soi comme con à la conscience de soi comme Belge. Car le voilà déjà qui parade à Paris… Beurk ! Osons l'honnêteté : il ne fait pas bon tout d'un coup être belge. Etre belge est un supplice qui doit rester délectable, pas un atout, un tremplin, un « petit plus » dans la carrière qu'est devenue la vie. Etre belge est un « petit moins » trop précieux pour ne pas le cultiver jalousement derrière mille précautions. La « belgitude », à l'inverse, est une vengeance et la vengeance est la revanche des lâches qui ont renoncé à leur héroïsme, se galvaudent dans la gloire, attrapent de la bouteille et finissent par s'ennivrer.

Quelle déchéance ! Notre fantastique handicap valait mieux que cette façade de santé obscène ! Conspuons l’immoralité de la belgitude ! Mais ça ne suffira pas. Comment crever la baudruche infatuée de la belgitude ? Comment couper l'herbe sous le pied de la Belgique subitement décomplexée ? Comment torpiller la belgomania ambiante ? Comment redescendre en soi ? Comment sauvegarder ce rare privilège d’exister sans queue ni tête ? Comment périmer une vogue ? Comment démoder un pays ?


Rien de plus simple. En nous sabordant dans la joie et la mauvaise humeur. En exhibant nos plaies, nos coulisses, nos tares, nos infirmités, nos mensonges. En bravant le succès, repoussant les avances, redevenant, sans le savoir, pathétiques, énormes, maudits, mal élevés, dégrossis à grand peine. En redevenant, sans le vouloir, ataviques, rébarbatifs, inutiles, incongrus, insortables. En habitant, tout d’un coup, un pays terrifiant. Porter sur soi le plus cruel regard ne relève d’aucun masochisme : le plaisir, ici, est de remplir sans défaillir son devoir de lucidité nationale. Car « l’œil belge a l’insolence du microscope », écrivait Charles Baudelaire. Et les textes belges de Baudelaire vaccinent comme nul autre contre tout orgueil national. Quoi? La Belgique, havre de cruautés innombrables, subtiles, banales, enfouies, exemplaires, délicieuses ? Oui ! Ouf ! Enfin ! Le temps est venu d’asseoir avec arrogance l’anthropologie viscérale de l’homo belgicus, qui dédaigne souverainement les étiquettes maniérées, les projecteurs électriques et les honneurs en plastique, comme tout ce qui passe sans laisser de marques, d’odeurs, de blessures. La frontière linguistique est le modèle déposé de toutes nos cicatrices présentes, passées et à venir. Et il y a une jouissance dans la frontière. Et toute jouissance est un exil. Et l’exil est une ruse, ne sera jamais une recette.

La Belgique est le Royaume des frontières ouvertes comme autant de plaies insoupçonnées, d’abcès inavouables. La cruauté est ici chez elle. Elle transpire partout. Elle rôde. Elle trône... C’est ça, l’exposition "Toute cruauté est-elle bonne à dire?" Pour la première fois, des artistes descendent dans l’arène où mille cruautés ont trouvé en Belgique un asile consentant. Pour la première fois, au lieu de divertir, des Belges dissidents font diversion. Méfiez-vous donc, bâillants badauds de l’art décapant : ça va décapiter ! Protégez-vous, jolis Belges de salon, d’opérette ou de composition : vous sortez du zoo ! Détournez-vous, touristes du surréalisme d’un jour : c’est du belge revisité ! Finie la dérision! Vive l’horreur !

Laurent d’Ursel, commissaire


Si je devais retenir 3 phrases de ce requisitoire impressionnant de sens, ce seraient celles-ci :

1)"Revendiquer sa « belgité », c’est, au contraire, faire de soi la victime consentante d’une forme très pernicieuse de discrimination positive.".

2)"Être dépourvu de génie « propre » : quel coup de génie ! Quelle fierté c’était, précisément, de n’en avoir aucune ! Quel luxe c’était d’être historiquement irresponsable, culturellement athée, linguistiquement apatride ! Quelle classe ! Quelle chance! Quelle maligne prétention ! Quel gain de temps dans la course à l’essentiel qui est l’éternité du néant"

3)"la belgité, cette science de l’invagination du moi, est une authentique entreprise de calibrage folklorique de l’âme sous le couvert d’une restauration de sa compétitivité sur le marché des clichés pittoresques qui endoctrinent, figent, prostituent"

Et ce n'est pas applicable à la seule Belgique !

Il me semble bien que Monsieur Zorn avait posé en son temps et avec un style plus haché quelques interessants jalons sur tout cela, grâce lui soit donc rendue.

Faire de la Belgique un bac à sable, génial!

Yvonnic, pour des blogs qui osent le texte, les contenus, donc la longueur, donc la lecture, et sortent des rails de l'image.

Le chemin est plus long d'Atlantique en Pacifique pour ceux qui refusent le passage du Canal de Panama.

Anonyme a dit…

Pfff, quel bobo brusselère, celui-là. Encore un pseudo-rebelle dans le genre Bucquoy ou Godin.

Ce type se complaît dans ce qu'il feint de dénoncer : la belgitude ou la belgité. Ce verbiage assommant remplit trois fonctions.

1) Il noie le poisson. Parler pour ne rien dire (mais alors rien du tout) c'est toujours empêcher les autres.

2) Il nie l'identité des autres (Flamands et Wallons) en l'annexant à une belgitude ou une "belgité" purement bruxelloise. Où apparaît le terme "Wallon" ou le terme "Flamand" dans cette logorrhée? Nulle part. Il n'y a que des Belges, bien sûr.

3) Tout en simulant un discours critique, il surenchérit sur un nationalisme qui n'ose s'avouer : le nationalisme belgicain. Un nationalisme qui se pare du masque de la niaiserie et du kitsch (absence de génie propre, etc) pour mieux passer inaperçu. Encore une fois, un discours typiquement bruxellois.

La seule façon d'en finir avec la belgitude c'est soit l'indépendance de la Wallonie, soit son rattachement à la France... avec ou sans la capitale. Et ça, c'est pas du surréalisme à deux balles.

Zorn Wallon, Germain, Païen, Européen

Yvonnic a dit…

Vous êtes bien critique, monsieur Zorn, de conspuer un auteur qui ne tombe justement pas dans le piège wallon/Flamand duquel vous semblez bien incapable de sortir sinon pour glorifier d'illusoires germanités. Et il parle bien de la belgitude (au sens de belge-attitude comme on dit rock attitude), en général, comme "d'un grossier stratagème", d'une "immoralité" et d'une "baudruche infatuée". Il a le défaut, à votre gôut, de ne pas se revendiquer d'appartenance, de ne pas choisir son camp ?. Vous le taxez immédiatement de bruxellois, de belgicain et autres épithètes. Sur son site son texte est entièrement doublé en flamand. Ce texte est remarquablement construit, intelligent et poétique. Par ailleurs n'oublions pas que c'est un texte surréaliste et non un pamphlet politicard, et que c'est ainsi qu'il faut le lire. Enfin il va pourtant bien dans le sens de nombre de vos interventions. Et cela vous gène. Il est ici le porte-parole de quelques 70 auteurs et artistes (dont l'excellent Thomas Gunzig), où l'on retrouve aussi Stas, Godin et Geluck dont nous savons déja le respect qu'ils vous inspirent...
Et si , par leur critique même de la belgitude ou belgité, ils étaient finalement les seuls à faire exister la Belgique, fut-elle une Belgique potentielle, pour une fois en dehors de toute querelle identitaire ?
Et si vous n'étiez donc qu'un petit écrivaillon mesquin et jaloux, sans le dixième du talent d'écriture de ce monsieur, et que ça vous foutait une kolossale crise d'urticaire et de mauvaise foi ?

Yvonnic,amateur d'art

Anonyme a dit…

Dites-vous une fois pour toutes qu'il n'y a pas de Belges.

Il y a des Flamands, des Wallons, des Bruxellois et une Communauté germanophone et ils n'ont pas les mêmes intérêts. D'ailleurs, les Flamands ne se reconnaissent absolument pas dans le concept de belgitude. La belgitude est un discours hégémonique bruxellois pour nier l'identité et la spécificité wallonne et flamande. Point barre.

Ensuite, si je suis un écrivaillon minable (c'est possible, je ne suis ni humaniste, ni Ucclois), dites-vous qu'il y a des intellectuels wallons (des vrais, pas des farfelus dans mon genre, bien plus brillants) qui développent grosso modo les mêmes idées, l'aspect germanique en moins, certes. P.H. Gendebien, José Fontaine, CLaude Thayse, etc. Bizarrement, eux, ils ont un peu plus de mal à se faire entendre...

Zorn

Yvonnic a dit…

Mais c'est ce qu'il se tue à vous dire : les belges n'existent pas, la belgitude oui. C'est à dire l'image que nous en avons, nous les Français par exemple, qui fabriquons du Belge à tour de bras parce qu'il nous en faut bien: "aujourd’hui, on nous sert du belge préfabriqué, surréalisme sur porte, bouffonnerie décalée à tous les étages et toilettes un peu limite à l'entresol". Et cette image que nous lui renvoyons lui plait : " nous préférons désormais l’image d’une marque déposée dans laquelle on feint de se reconnaître".
C'est ce retour d'image qui n'est pas acceptable et que d'Ursel dénonce. Et ce n'est pas là le signe d'un discours "hégémonique bruxellois", car il ne propose pas d'être Belge de telle ou telle façon, il dénonce d'avance tous les concepts qui signeraient un choix de belgité. Une fois de plus c'est un discours poetique, pas un programme politique. Par les temps qui courent je préfère de la poesie bien inspirée à toute la prose partisane des marchands de cartes et de banderoles. Et si être Belge doit rester un rêve de surréaliste, eh bien, ça en vaut peut-être quand-même la peine, plutôt que de risquer de devenir un jour le quart d'un confetti lancé un jour de fête! Et de le rester. Et on verra bien alors si les trois autres quarts du confetti n'avaient pas au moins l'intérêt commun de rester un confetti entier.

Soyez raisonnable, Zorn, restez entier, même vous, mon petit confetti, vous qui ne faîtes pas souvent la fête...

Yvonnic, Jour de fête

Anonyme a dit…

Ce type critique la belgitude dans les termes mêmes de la belgitude (calembours et eau de boudin), ce qui a pour seul effet de la prolonger ad nauseam.

Un peu comme Bucquoy qui, chaque année, décapite un buste du roi et qui le reste du temps remplit son tiroir-caisse avec la "vie sexuelle des Belges." Idem avec Godin qui transforme la lutte politique en pantalonnade à la Chantilly.

De même, ce type que vous citez préfère parler de "rattachement de la Belgique au Congo" plutôt que de parler de rattachement à la France, ce qui le priverait de son fonds de commerce. Et puis, il faudrait aussi parler de la Wallonie, ce qui lui écorcherait la langue. Cette dérision tourne à vide et elle n'a pour but que de paralyser les débats.

Malgré toute la sympathie que j'ai pour les Bruxellois, je trouve qu'ils ont une fâcheuse tendance à instrumentaliser les Wallons (qu'ils méprisent, au point de les rebaptiser "francophones") dans leur gué-guerre contre les Flamands (qu'ils détestent, au point de refuser de parler leur langue quand ils s'installent chez eux), le tout sous le couvercle de plomb de la belgitude.

"Ils sont les seuls à faire exister la Belgique". Je vous laisse la paternité de ces propos. En revanche, affirmer qu'ils n'exercent aucune violence identitaire, c'est faire preuve de grande naïveté.

D'abord, la belgitude est une forme de nationalisme bruxello-centrée qui s'avance masquée derrière son côté bon enfant. Ensuite, les médias belgicains ne tolèrent les Wallons que dans la mesure où ils collaborent à la belgitude, c'est-à-dire qu'ils doivent se contenter du rôle d'imbéciles heureux qu'on écrit pour eux.

Enfin, je trouve que Gunzig n'est qu'un potache qui se prend au sérieux et je n'ai aucun complexe d'infériorité par rapport à ceux que vous citez... d'autant que je ne me suis jamais considéré comme un écrivain, ni comme un Belge.

Zorn Wallon, Germain, Païen, Européen

Yvonnic a dit…

Pour Gunzig, je n'ai pas de vision globale de son oeuvre. J'ai acheté, aimé et fait aimer "Kuru" (l'histoire d'un looser parfait, ça devrait vous plaire...).

Je renonce à vous convaincre qu'il y a des gens intelligents qui oeuvrent pour la Belgique éternelle, ma qualité de Français ne rendant pas ma démarche crédible de toutes façons.

Voyez-vous, Zornichette, le "rattachement de la Belgique au Congo" c'est de la poésie surréaliste, donc de la chantilly. Alors que "le rattachement à la France" c'est de l'utopie politicienne, donc du sérieux.

Je resterai probablement, malgré mes efforts, un grand naïf concernant la Belgique (dont il me semble parfois que vous aimez tout de même à complexifier la situation pour mieux vous situer "hors de"), mais vous choisissez de rester dans vos bottes, bien plantées dans la terre du cimetière qui vous sert de jardin d'espérance.

Le patron nous invitait à goûter quelques poésies inhabituelles afin d'adoucir l'hivernage qui nous engourdit. Mais vous êtes déjà muré dans vos certitudes glacées,figé dans un geste accusateur, le doigt comme un stalagmite, pointant vers 70 artistes et intellectuels, minables potaches qui ne seraient producteurs que de pantalonnades, calembours et eau de boudin.

Vous poussez tout de même le bouchon un peu loin...

Anonyme a dit…

Complexifier? Allons, toute personne qui connaît un peu le dossier sait que ce "pays" est aussi complexe que, disons, l'ex-Yougolslavie. Hélas, vous ne disposez que d'un unique écho, celui des médiats de la capitale.

Je ne complique rien, au contraire. Je déconstruis un mensonge un peu comme on soulève un souche pourrie, pour montrer tous les ignobles non-dits qui grouillent par-dessous.

Et apparemment, nous sommes quelques Wallons (eh oui, il en reste) à partager le diagnostic.

Puisque vous aimez ça, voici un copier coller de Wikipédia, sur la belgitude. Ici, le constat d'insignifiance ne tourne pas à la complaisance et c'est très différent de tout ce dont vous avez cité jusqu'à présent.

"La Belgitude ne nie pas seulement les cultures française, néerlandaise et allemande de ses habitants ; mais aussi l'identité régionale de ses habitants. Ainsi la belgitude est la négation des identités flamandes et wallonnes.

José Fontaine, militant régionaliste wallon et philosophe, définira d'ailleurs la belgitude dans ces termes :

« C'est cela la belgitude, l'idée qu'être belge c'est avoir l'identité de la non-identité, d'être petit, minuscule, sans épaisseur, médiocre, hybride... tous défauts revendiqués comme tels et qui, assumés, deviennent la gloire belge actuelle.

Ce n'est d'ailleurs pas qu'une négation de la Wallonie, c'est la négation de toute appartenance, l'acceptation du vide, du non-sens, de l'errance, du non-lieu, du vide comme étant le plein. »

[Yvonnic, lisez bien ce qui suit]

"D’autre part, la NEGATION DES IDENTITES WALLONNES ET FLAMANDES trouve son lieu d’expression privilégié dans ce que José Fontaine appelle le « discours antiwallon » qui découle de la belgitude et qui DEPRECIE SYSTEMATIQUEMENT LA WALLONIE ET SES HABITANTS, EMPECHANT CES DERNIERS DAVOIR UNE IMAGE POSITIVE D'EUX-MEMES ou de leur région autrement qu’à travers la BELGIQUE et BRUXELLES."

Zorn Der Aufstand der Verpflanzten

Yvonnic a dit…

D'accord avec vous (et avec le petit Wiki à sa maman). Mais je me permets de vous faire remarquer l'extraordinaire banalité de cette situation. La France est strictement dans la mème situation. Et depuis longtemps.Et tres certainement d'autres pays d'Europe. Pensez à l'Italie du Nord par exemple.
Juste avant votre article sur Wiki, il y a un excellent article sur le succès du film "les Ch'tis". Il est dit que ce film déchire le voile de mensonge actuel sur l'identité nationale, qu'il faudrait oublier et métisser à tout va. Dans une époque d'uniformisation culturelle généralisée , et pour avoir voulu trop tout uniformiser de manière abstraite, la république a profondément dégradé le nécessaire sentiment patriotique; "bienvenue chez les ch'tis" manifeste un désir de retour a des PATRIES CONCRETES.
Face à l'image de la république une et indivisble et à sa langue obligatoire, le film reconstitue deux identités régionales, du "sud" et du "ch'ti-land". "Il fait rejouer le très profond ressort de l'opposition entre le centralisme parisien et les histoires régionales. Par crainte de la dissolution et du désordre, la France grandie très tôt a parfois connu un nationalisme hystérique, cocardier et ratapoilesque. Mais elle sombre maintenant dans l'excès inverse du mépris systématique de l'identité au profit de l'Universel indifférencié." Chez vous comme chez nous c'est le MacDo qui restera.
Les unités nationales ne se construisent que comme cela. Notre centralisme parisien et jacobin vaut bien la conception bruxelloise et belge que vous mentionnez comme dominante. Avec les réactions locales qui s'ensuivent nécéssairement. Mais jusqu'où aller quand on rejette une unité nationale fut-elle factice? En France nous sommes allés trop loin dans certains cas et notre unité, au sens de sentiment unitaire, ne tient que par l'énormité de notre machine bureaucratique (qui a depuis longtemps échappé à ses concepteurs) et le poids de notre histoire reconstituée façon républicaine. Or, il est clair que vous avez, plus que d'autres peut-être, besoin d'un sentiment unitaire (je préfère utiliser ce terme à unité nationale). Et que vous n'avez aucun intérêt ni aucune obligation de passer par le centralisme à la française et ses excès. Lequel provoque déja chez vous des comportements brutaux que nous avons connus .

Mes grands-parents ont FUI la Bretagne où l'on n'avait pas le droit de parler sa langue, où le pouvoir central s'est acharné pendant des décennies à enclaver le territoire (pas de routes etc...) et à en freiner le développement, à favoriser brutalement un exode des populations illettrées vers des villes qui accueillaient nos femmes pour en faire des bonniches ou des putes ! Vous n'imaginez pas la brutalité de notre beau pays si uni à vos yeux.

Je ne crois plus que dans des régions européennes viables, et pas seulement économiquement.Le reste ne tiendra jamais, les temps ont changé, définitivement.

Dans la nouvelle Europe, le sentiment que l'Écosse et le pays de Galles puissent être considérées comme des nations ne menace pas l'intégrité de l'État britannique. Et leurs différences s'étoffent tous les jours. Sans problème. Mais peut-être aussi parce qu'ils ont su garder JUSTE CE QU'IL FALLAIT d'unité, peut-être travers la royauté (et après, c'est le symbole qui compte à ce niveau).
Après tout la Wallonie existe réellement dans la constitution belge, elle a ses provinces, un gouvernement et un parlement, i ne lui manque plus qu'une constitution (basée sur l'affirmation que la Wallonie est une communauté d’hommes et de femmes dotée d’une histoire, d’une identité et d’une conscience collective ). Seuls 2% de Wallons (germanophones) y sont opposés. Et les bruxellois, effectivement. Et après ? Votre capitale c'est Namur. Et vous êtes devenu de fait un état fédéral depuis 1993. Le fédéralisme belge est votre meilleur atout pour rester viable au niveau européen tout en préservant vos diversités. J'ai jeté un coup d'oeil sur l'état de l'économie wallonne, elle est loin d'être aussi catastrophique qu'on le dit. Et les pôles frontaliers avec la France sont un atout.
Pour conclure, mon cher Zorn,je me méfie de vos analyses, Wiki ou non, car je trouve que vous jouez une vieille carte qui n'a plus cours dans les jeux actuels, le jusqu'auboutisme, la victimisation systématique et la révolte sans fin. Vous jetez le bébé avec l'eau du bain. Et surtout vous jouez sur les peurs, et ça c'est impardonnable. Sans tomber dans la comparaison absurde, vous savez que les historiens actuels pensent que le principal moteur qui a permis à Franco de se maintenir plus de trente ans en Espagne, c'est la peur des espagnols de risquer à nouveau la guerre civile. Tout plutôt que ça. On les comprend d'ailleurs. Ce qui n'empêche pas le problème basque de subsister...

Certes, il faut que NOUS AUSSI cessions de penser la belgique à travers Bruxelles. Nous avons notre part de responsabilité la-dedans. Car c'est vrai que c'est imposer un regard dépréciateur sur les entités qui la composent. Mais il n'y a pas plus anti-fédéralistes que nous...

Comme tous les humanistes mon cher Zorn, je fais le pari de l'intelligence. Et du multiculturalisme apaisé. Celui du café du coin. Il existe. Il me semble que Nescio en parlait un moment. Je ne vois pas d'autres choix de toutes façons, à part vos apocalypses.

Vous choquerais-je si je vous disais que j'ai toujours l'impression que chez vous de justes colères ont dégénéré un jour en haines féroces, sur lesquelles il n'y a point de retour possible ?

Yvonnic, Imagine there's no countries...

Anonyme a dit…

Oui, en France, il y a une fracture entre les identitaires régionalistes et les nationaux-révolutionnaires jacobins.

Mais vous avez une longue histoire nationale ainsi qu'une langue commune qui vous unit bien plus que nous autres. Mis à part les autonomistes bretons et quelques indépendantistes corses, vous formez bel et bien une communauté de destin, mal en point mais quand même... La plupart des Français ne remettent pas ce cadre-là en cause.

Il existe infiniment plus de différences entre un Flamand et un Wallon et un Bruxellois qu'entre un Breton et un Auvergnat et un Parisien. La preuve c'est que nous autres, nous parlons bel et bien d'une partition éventuelle du pays, de confédéralisme, de rattachement. Cela prouve qu'ici les forces centrifuges l'emportent sur tout le reste, preuve aussi que les Flamands et les Wallons sont deux peuples bien distincts.

D'un autre côté, il est vrai que la société multikul, le communautarisme et l'immigration incontrôlée sont en train de miner votre modèle républicain. Mais il y a toujours des recours possibles. Ne nous trompons pas d'ennemi : ce qu'il faut contrer c'est le mondialisme destructeur de frontières et d'identités nationales.

Bref, on en revient toujours au même choix : soit une Wallonie région européene indépendante, soit une Wallonie rattachée à la France, avec ou sans Bruxelles dans les deux cas. En revanche, la continuation du modèle belge à tout prix nous précipitera à coup sûr dans la catastrophe.

Regardez cette carte : un peu plus à l'Est, un petit effort linguistique et nous étions intégrés à une des plus prestigieuses nations européennes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Historisches_deutsches_Sprachgebiet.PNG

Je ne plaisante qu'à moitié. Hier, les Wallons ont raté leur rencontre avec l'Allemagne. Demain, ils rateront leur rencontre avec la France. Tout ça parce qu'ils ne se seront pas rencontrés eux-mêmes.

Zorn Entre les deux pôles de l'aimant

Yvonnic a dit…

Entre les deux pôles de l'aimant ? Ou entre marteau et enclume?

"les Wallons ont raté leur rencontre avec l'Allemagne. Demain, ils rateront leur rencontre avec la France. Tout ça parce qu'ils ne se seront pas rencontrés eux-mêmes."

Sans doute. Quoi qu'on peut se demander le prix qu'ils auraient payé un rattachement à l'Allemagne. Voyez le prix humain de la réunification en Allemagne..."Un petit effort linguistique et nous étions intégrés à une des plus prestigieuses nations européennes". Effectivement vous avez l'humour dévastateur ! Regardez la tronche que font les ex-Allemands de l'Est ! J'ai remarqué d'ailleurs que l'aspect économique des choses vous interesse assez peu. Classique chez les intellos.

Il semblerait bien néanmoins que toute la Belgique ne pense désormais qu'en termes de rattachement à ceci ou à cela. Ce qu'ils ont raté, en fait, c'est la Belgique, mais plus personne ne semble y croire chez vous. Je lisais un article du Figaro International (Eh oui...) qui disait que les Wallons commencent à douter de l'unité belge . J'y ai retenu quelques trucs significatifs, symboliquement :

"Le Wallon est inquiet mais il n'aime pas se faire remarquer. Quant à manifester comme le font les Bruxellois... Débonnaire, bon vivant mais timoré, le Wallon ne se hausse jamais du col. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'a pas une opinion ou bien qu'il accepte de gaieté de coeur les coups de boutoirs de leurs voisins. Mais le Wallon a des principes. Et le premier d'entre eux consiste à ne jamais envenimer une situation."

"Philippe Destatte, directeur de l'institut Jules Destrée, est un homme pondéré. Courtois. Il constate, non sans regret, que pour la première fois, « les francophones et même les Wallons entrent dans le jeu irrationnel des surenchères à la manière des Flamands ». Jusqu'à présent, les règles étaient claires. Les Flamands attaquaient. Les Wallons se défendaient. Et au bout du compte on finissait toujours par trouver un compromis. Mais les francophones, cette fois, se sont rebiffés."

"Dans un café de Namur, près de la place d'Armes, trois Wallons lisent la presse en hochant de la tête. Le premier trouve que les journalistes en font trop et qu'il aurait mieux valu ne pas faire « tout un waterzooï » des nouvelles revendications flamandes. Le deuxième est convaincu que la crise, une fois de plus, sera dénouée par quelques concessions de part et d'autre, car nul n'a intérêt à voir disparaître la Belgique.
Le troisième dit que, même si un gouvernement est nommé, les Flamands finiront par constituer leur propre État. C'est à l'avis de ce dernier que commencent à se rallier de plus en plus de francophones. Comme si, après des décennies de querelles, bisbilles et escarmouches entre les trois régions fédérées qui forment la Belgique (Flandre, Wallonie et Bruxelles-capitale), le temps des chimères avait vécu. Nous n'empêcherons pas les Flamands de faire l'expérience d'un État indépendant."

Président de la Fondation wallonne, le Pr Jean Pirotte est dubitatif : « Le Wallon ne sait pas qui il est. Ses seuls symboles sont la Belgique et la royauté. Agressé, il les défend, ou plutôt s'abrite derrière eux. Comment s'affirmer quand on n'a même pas conscience d'exister ? » Son fils, Arnaud a résolu la quadrature du cercle. Il est « réunioniste » et milite pour le rattachement de la Wallonie à la France."

Cette dernière anecdote est révélatrice. C'est aussi une question de génération. C'est la jeune génération qui decrête que le temps des "chimères" est passé. Et qui se révolte sans doute en même temps contre ses pères.

Si c'est ça,c'est fichu. Aucun discours de politique, aucun texte d'économiste ou d'historien, aucun symbole, n'empêchera la désagrégation. Le "pourrissement de la situation", stratégie classique des politiques, n'est plus jouable. Il est arrivé à terme et est entériné par la rue elle-même. Il a déja eu lieu.l'Union européenne, à la fois comme premier partenaire et de loin, et aussi comme substitut psychologique possible à la difficile unité nationale, semble avoir fait son lit de toute cette crise. Même votre bilinguisme recule nettement au profit de l'anglais, parait-il.

Il st assez rare que la presse française, en dehors de toutes appartenances politiques, affiche de façon assez dépassionnée, presque comme une banalité, une évidence, l'éclatement de la Belgique et le "rattachisme " à la France des Wallons , avec Bruxelles comme district fédéral européen. Cette unanimité est d'assez mauvaise augure.

Mais si c'est le cas, il faut s'attendre à quelques horreurs. Les régions frontalieres françaises, déja très touchées par les crises économiques successives depuis 30 ans,n'accepteront pas l'arrivée d'une région qui frise déja les 20% de chômeurs. Et une Belgique qui cumule plus d'un million d'immigrés turcs, marocains et italiens. Nos préférés.

Personne ne vous ouvrira les bras. Les Wallons "rattachés" deviendront des parias, apatrides, subentionnés, couteux, et vite indésirables. Et ils perdront vite leurs dernières illusions identitaires sous le rouleau compresseur français. Le centralisme démocratique, on appelle ça.

L'époque n'est plus aux solidarités, mon bon Zorn, même européennes. "Demain, ils rateront leur rencontre avec la France. Tout ça parce qu'ils ne se seront pas rencontrés eux-mêmes.". La-dessus je vous donne raison, et vous n'imaginez pas à quel point. Et je vous donne aussi l'absolution par avance, car si cela se produisait vos communautés n'en finiraient pas de se déchirer pendant des décennies pour trouver des "coupables". Mécanisme historique classique.

J'ai mème vu un article très sérieux qui compare la Belgique à la situation actuelle des deux Corées. Décidément, ça va pas fort chez vous...

Je finirai sur une citation de Brel (quand je vous disais qu'il avait fait plus de mal que de bien à la Belgique...) : " La Belgique, c'est un terrain vague où des minorités se disputent au nom de deux cultures qui n'existent pas."

Et vous verrez qu'il finira par avoir raison. Les morts finissent toujours par avoir raison, c'est leur grande force.

Yvonnic,Paradis perdus

PS. Finalement j'irai en Belgique quand elle sera française, ça me fera moins loin...

Anonyme a dit…

L'image "Entre les deux pôles de l'aimant" figure dans un livre très connu dans nos milieux, cf. un certain site cité par vos propres soins. Ensuite, "se rencontrer soi-même" est un des principes de base de l'occultisme, il me semble.

Votre article du Figaro m'inspire une certaine méfiance. Etrange qu'un Wallon parle de "Waterzooi", ce plat typiquement bruxellois. Cet article sent le bidonnage. Pour rappel, lorsque la 5e a consacré une émission au rattachement éventuel de la Wallonie à la France, il n'y avait AUCUN Wallon sur le plateau... juste des journalistes bruxellois ravis de minimiser les récents sondages d'opinion. Cette anecdote est très révélatrice.

Dès lors, quand on lit que "les Wallons n'aiment pas se faire remarquer, qu'ils évitent d'envenimer la situation", ça ressemble plutôt à une nouvelle tentative pour nous infantiliser, pour nous museler... et parler à notre place, bien sûr.

---->"Le Wallon ne sait pas qui il est. Ses seuls symboles sont la Belgique et la royauté. Agressé, il les défend, ou plutôt s'abrite derrière eux. Comment s'affirmer quand on n'a même pas conscience d'exister ?"

Là, en revanche, il y a de quoi s'étrangler de rage et de honte! Quelle hypocrisie! L'histoire du mouvement wallon n'est même plus enseignée dans les écoles. Après-guerre, les Wallons étaient les derniers à vouloir de la monarchie. Aujourd'hui, les médiats les conditionnent en sens contraire, jusqu'au ridicule, jusqu'à en perdre toute dignité. Même Daniel Schneidermann l'avait remarqué lors d'une émission d'Arrêt sur images.

Aujourd'hui, certains plumitifs belgicains vont jusqu'à nier ou à réviser des épisodes aussi importants que l'assassinat de Julien Lahaut. Comment voulez-vous dans ces conditions que les jeunes générations sachent ce que cela signifie d'être Wallon? Ajoutez-y une propagande multikul et vous obtenez la destruction programmée d'un peuple.

Etre les parias de la France? Mais nous sommes déjà les parias de l'Europe. La Wallonie n'est plus qu'un trou noir qui dévore toute lumière. Personne ne se préoccupe de ce qui se passe ici. La canaille a l'impunité totale, nos "représentants" sont à la solde de nos propres ennemis et la population titube avec une chape de plomb sur la tête.

Vous n'avez aucune idée de ce qui se trame ici. L'apocalypse commencera sur les bords de la Meuse, c'est certain.

Zorn

Yvonnic a dit…

Ne faites pas votre pédant, ça vous va trop bien. Je vous rappelle que www.voxnr. n'est pas mon site de chevet, je vous l'ai indiqué car il me semblait faire partie de vos références. Et se rencontrer soi-même n'appartient pas uniquement à l'occultisme. Reprenons à Cesar ce qui ne lui appartient pas. Aller à la rencontre des autres et du monde pour finalement se rencontrer soi-même, ne relève pas seulement de la théosophie. Vous devriez néanmoins mettre tout ça en pratique, ça vous rendrait plus allant. Bon, foutaises que tout cela.

Vous voyez bien que je n'ai pas les moyens de décider si on me raconte des histoires ou non. Que ce soit le Figaro, Pirotte ou Schneidermann, il se peut bien que je sois la victime des activistes bruxellois, comment le saurais-je ? En vous écoutant ? Certes, et je dois reconnaître que vous m'apprenez beaucoup. Mais vos outrances m'intimident un tantinet. Vous passez sans cesse d'informations sensées et véridiques à des éructations vouant tout le monde aux gémonies. Et puis j'ai toujours cette impression gênante que vous êtes le seul Belge à savoir ce qu'il faut penser, tout en n'étant ni Belge, ni bruxellois, ni Flamand, ni germanomachin, ni franchement fier d'être Wallon. Comprenez mon trouble. A mon âge on a déja du mal à faire confiance en général, alors à un particulier aussi spécial...Quand Nescio intervenait sur ces sujets, je pouvais avoir l'impression de peser le pour et le contre. Mais sa majesté semble se draper dans son hibernation et me laisse dans le désarroi, livré aux délires de la bête zornienne.

Sur les aspects économiques, qui me semblent fondamentaux, j'ai essayé de me faire une opinion à partir de Petrella et de Wasseige. Ce qui me faisait dire dans un precedent post "J'ai jeté un coup d'oeil sur l'état de l'économie wallonne, elle est loin d'être aussi catastrophique qu'on le dit". Parce que j'avais precedemment lu des propos catastrophiques la-dessus. Vous voyez que j'essaie de me méfier positivement.

Seulement,bonjour la complexité : Petrella dit : La thèse néolibérale serait de dire qu’il vaut mieux que les 38% de Wallons encore épargnés par la pauvreté y sombrent. A ce moment-là, les Wallons, qui n’auront plus rien à perdre, se battront pour en sortir, coûte que coûte. Si la Wallonie reste peuplée d’assistés sociaux, elle doit inévitablement périr. Même les gens les plus à gauche se laissent gagner par cette mentalité. L’impression dominante aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas d’autre choix que de trouver la meilleure place dans le capitalisme actuel. Certains estiment simplement que les Wallons doivent redevenir les meilleurs, ce qui est déjà vrai pour certaines entreprises (l’espace, l’informatique). Bon.

De Wasseige dit : il importe
d’être prudent lorsque l’on parle de l’économie wallonne en termes pessimistes. Il y a par exemple de petits holdings comme Sambrinvest qui ont permis aux imprimeries de la région de Charleroi de faire de celle-ci un pôle d’excellence dans ce domaine par des aides financières judicieuses. On observe que le développement économique d’une région se fonde sur un substrat complexe. Ainsi, au temps de la première révolution industrielle, on a pu observer qu’une industrie sidérurgique ne s’implantait par exemple pas au Borinage qui, pourtant, regorgeait de charbon, mais que cette sidérurgie naissait dans les vallées de la Sambre et de la Meuse (et au début, dans leurs affluents) parce qu’une tradition séculaire du fer y avait été vivante. Il n’y a pas que certaine niches (espace, informatique) qui représentent des chances de développement pour la Wallonie, il y a aussi d’autres éléments porteurs de développement économique endogène comme le développement des services (santé, enseignement, logement). On constate d’ailleurs que le PIB wallon - c’est un chiffre récent - a augmenté plus vite en Wallonie en 1990-1994 qu’en Flandre (source Eurostat - Regio)

Et Petrella conclut :au-delà de l’observation économique, la Wallonie qui, comme partie d’une Belgique se représentant comme immobile, a pu souvent croire échapper aux débats internationaux, doit rejoindre comme société le camp des exclus en vue de saper le mauvais système. Malgré nos faiblesses économiques, qui voisinent d’ailleurs avec d’énormes atouts, nous pouvons agir en Europe. Par exemple en menant une politique d’ouverture totale à l’intégration de tous les habitants de Wallonie comme citoyens, ce qui est manifestement souhaité par une majorité de la population, un sentiment que l’on ne retrouve pas dans de grands ensembles comme les Etats-Unis ou même la France. (...)Que la Wallonie ne « pourrait s’en sortir » c’est démenti par le dynamisme dont elle fait preuve d’ores et déjà dans les limites de son statut présent. Dynamisme de la société civile plus que des banques, des technocrates et des bureaucrates. Dynamisme sur qui pèse cependant, plus qu’ailleurs vu le passé, l’intimidation du capitalisme actuel auquel trop de dirigeants, notamment du PS, se sont résignés.

Bon, c'est déja plus clair. Le passé socialiste Wallon me semblait oublié dans les débats. Et j'ai trouvé tout ça en cherchant des textes de votre José Fontaine (qui se permet même une comparaison Wallonie-Québec, en en reconnaissant les limites. Mais le rôle de l'histoire sociale qu'il décrit me parait important). Par contre je n'entends rien à Habermas, trop compliqué pour moi.

Ce que vous dites de l'inculture de la jeunesse est très vrai. Je vous signalais dans un billet que j'avais remarsqué qu'après la guerre les Wallons avaient massivement refusé le retour de la monarchie. Or, il se trouve qu'on en fait maintenant le seul signe tangible de leur rattachement identitaire, ce qui est nier l'histoire, nous sommes d'accord. Mais vous me dites que cette histoire n'est plus enseignée. La boucle est donc bouclée. Et il ne reste plus qu'à des imbéciles heureux de miser sur cette inculture organisée pour déclarer ceci (et ça s'adresse aux jeunes, par définition) : Ne laissons pas la Wallonie partir à la dérive ! L'occasion est historique pour les wallons de retrouver leur liberté, de se débarrasser d'une dynastie illégitime qui ne sert plus à rien, et de choisir l'appartenance à la nation française. Le rattachement est aujourd'hui la très grande chance de la Wallonie.Vive la Wallonie libre !Vive la Belgique française !Vive la France !(http://democratie-nationale.over-blog.com/article-4924236.html)

On part d'un concept de dynastie illégitime, bien décontextualisé, pour arriver à un rattachisme plus que sommaire. On y rajoute quelques sondages (49% des Wallons veulent le rattachement et 54% des Français sont pour). J'ai jeté un coup d'oeil sur les bases du sondage (Ipsos) : 950 pelés interrogés au téléphone avec des questions douteuses.

Le problème c'est que ce type de raccourcis fait des émules, même en Corse, où la même dialectique est tenue par la Mafia !

C'est pour ça que je vous disais, en parlant du fils de Pirotte, "si c'est ça, c'est fichu". Les jeunes générations acculturées et/ou déculturées se précipiteront vers ces discours. C'est TOUJOURS comme ça. Quelques discours populistes basés sur la corruption des politicards locaux feront le reste.

Je ne sais pas si l'apocalypse commencera sur les bords de la Meuse. Ce que je sais c'est comment la France a frisé la guerre civile à l'époque de l'OAS. A la campagne, il y plein de gens qui ne s'en sont même pas aperçus..

Enfin, ce qu'il y a de bien avec vous, c'est que je peux rester les yeux ouverts, comme dirait l'Ours blanc de Wallonie.

Yvonnic, Etudiant armé.

PS: La connerie du jour : Je veux bien prendre les wallons mais qu'on refile la Corse aux Italiens et l'Alsace aux Allemands !

Pour le plaisir, tapez "guerre civile + Belgique" et vous aurez une idée du sérieux avec lequel ce sujet est perçu en France sur les blogs!

Anonyme a dit…

Arrêtez de dire que je suis le seul Belge à savoir ce qu'il faut penser: non seulement un Belge ne pense pas mais il ne veut surtout pas penser et il fait tout pour empêcher les autres de le faire. Ensuite, je ne fais pas le pédant, je fais l'Allemand.

Concernant Voxnr, ils ont publié un article intéressant.

http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EEAVZuZZyApNrCDzmf.shtml

Et si vous voulez approfondir vos lectures :

http://www.tilsafe.com/libfr/132-LRB-BLHE/Langages+totalitaires.html

Ci-dessous, un des très rares à dire la vérité, notamment cette perle, de mémoire : "plus le pouvoir est corrompu, plus il parle de l'extrême droite."

http://www.rwf.be/pages/reference.html

Zorn le soldat oublié

Yvonnic a dit…

Déception. Tristesse aussi. Vous avez une bien piètre opinion de moi pour me proposer des sites aussi peu ragôutants. Je vous laisse aux délires du R.W.F.et à vos rêves sanglants. Décidément, quel con je fais!

Je vais préparer mes listes pour les achats de Noël.

Allez vous tremper les pieds dans la Meuse,ou dans la merde, c'est pareil et ça vous calmera peut-être...

Y.

PS.Tiens, je vous avais préparé ça, pour l'anecdote, les paroles de De Gaulle, en privé :

"Des Wallons m'avaient déjà demandé de les annexer à la fin de la guerre. Je n'ai pas voulu donner suite à leur démarche. En 45, il fallait respecter les frontières que nous a léguées l'Histoire, sauf les frontières des pays vaincus. C'est ce qui a été fait. La Belgique, il ne faut pas y toucher. Mais que les Wallons s'organisent pour défendre leur langue et leur culture, pour éviter que les Flamands ne leur marchent sur les pieds, nous n'y voyons aucune espèce d'inconvénient... Ou alors, il faudrait que les Flamands rendent la vie impossible aux Wallons, et qu'alors les Wallons se jettent dans nos bras. Mais nous n'avons surtout pas à bouger. Ce serait trop facile de nous accuser de vouloir nous arrondir aux dépens de la Belgique."

"Je sais bien qu'après la Libération, il aurait suffi que je claque des doigts pour que la Wallonie demande son rattachement à la France. Mais justement, j'estimais qu'il ne m'appartenait pas de claquer des doigts. Il aurait fallu que les Wallons ou leurs représentants légitimes prennent l'initiative. La France n'avait pas à payer une dette comme au Canada. Un moment, j'avais songé à faire un voyage qui aurait commencé à Gand, je me serais arrêté à Dinant où j'ai été blessé en 14, à Namur, capitale de la Wallonie, j'aurais descendu la Meuse jusqu'à Liège, dont Michelet disait qu'elle était plus française que la France. Ç'aurait été comme le Chemin du Roy au Québec. Mais j'ai résisté à la tentation.

"Notez bien que depuis mon retour aux affaires, une de mes premières initiatives a été d'inviter le Roi et la Reine des Belges. On ne m'a jamais rendu l'invitation. On avait trop peur, sans doute, des manifestations populaires en Wallonie."
Il reprend, après quelques secondes : « J'avais reçu une délégation de Wallons, bien décidée à préparer le rattachement. Elle m'avait expliqué que les Flamands étaient de plus en plus arrogants et finiraient par faire d'eux-mêmes sécession. C'est peut-être comme ça que ça finira.

"La Wallonie existe, mais il n'y a pas une nation wallonne, les Wallons n'ont jamais cherché à devenir un État. Ils demandent à être intégrés au sein de la République française, dont ils ont déjà fait partie. C'est tout autre chose que, pour les Québécois, de s'émanciper de la domination anglo-saxonne.

"Beaucoup de Wallons pensent qu'ils seraient mieux traités par la France que par la Flandre. C'est probable. Ils retrouveraient au sein de la France la fierté d'appartenir à une grande nation, la fierté de leur langue et de leur culture, le goût de participer aux grandes affaires du monde et de se battre pour de grandes causes humaines.

"Toutes choses qu'ils ont perdues dans leur association contre nature, imposée par les Anglais, avec les Flamands qui ne les aiment pas et qu'ils n'aiment pas. Pour les besoins de l'unité de la Belgique, on a raboté ce qu'ils avaient de différent. Ils en sont frustrés." (Propos de 1961,rapportés par Peyrefitte)

Vous voyez, vous êtes le résultat d'un non-claquement de doigts du Général. Rien, quoi.

Anonyme a dit…

----->Allez vous tremper les pieds dans la Meuse,ou dans la merde, c'est pareil et ça vous calmera peut-être...

Restez poli, Yvonnic. D'abord, ce n'est pas moi qui ai ramené le premier ici l'adresse de Voxnr. Et je ne vois pas ce qu'il y a de répréhensible dans cet article, lu il y a un certain temps, je l'avoue. Vous avez d'étranges automatismes et des indignations à géométrie variable.

Ensuite, J.-P. Faye est un intellectuel de gauche. Si mes souvenirs sont bons, la quatrième de couve de son bouquin est même signée par Mitterrand. Eh oui! Faut se renseigner avant de se forcer à vomir. Du même Faye, je vous recommande son dernier ouvrage sur l'histoire cachée du nihilisme. Ca vous changera des romans policiers.

Enfin, le RWF est un parti démocratique et républicain, engagé contre toute forme de racisme. C'est eux-mêmes qui le disent.

Dommage car votre citation gaulienne était très intéressante. Allez, sans rancune! Relisez Rika Zaraï pour un petit bain de minuit et faites de beaux rêves humanistes.

Zorn

Yvonnic a dit…

Je vous réponds quand même, futur réfugié meusois, maintenant que vous avez les pieds propres (sont-ils propres les pieds des missionnaires, en tous cas "ils sont beaux ", chantait Soeur Sourire). La pitié sans doute. Je viens d'apprendre que vous n'aviez quasiment plus de gouvernement. Il aura duré neuf mois. Ailleurs, c'est le temps d'une conception, chez vous c'est juste le temps d'aller chercher un bocal propre. Mes condoléances tout de même.

Vous êtes l'archétype du manipulateur. Vous feignez d'entrer dans du débat d'idées avec un seul objectif, ne pas en changer et si possible convaincre l'autre. Tous les arguments que vous retournez, votre art consommé de la répétition, les laius apocalyptiques, et même les citations de sites estampillés "propres" (démocratiques, de gauche etc, peu importe en fait)ne sont que manoeuvres.C'est ça qui m'a énervé dernierement.

Votre perversité est inversement proportionnelle à ma propension au masochisme .

Vous me direz que c'est là tout l'art de la discussion. Peut-être, du moins quand les situations de départ sont les mêmes. Or ce n'est pas le cas. Vous ne parleriez pas de cette façon avec un Wallon. Ou pas longtemps. Je ne suis qu'un Français qui essaie de prendre connaissance d'une situation difficile et qui reste souvent très floue vue d'ici, je passe en revue toutes sortes d'arguments, pour ou contre, je n'ai pas d'opinion préconçue à défendre, je cherche à m'en faire une. C'est tout. Que des intervenants soient de gauche ou de droite, Flamands ou Wallons, rattachistes ou non, importe peu à priori. Mais tout dépendra de l'aide que j'aurais pour decrypter l'information, qui déborde un peu trop. La seule idée, forte intuition du moins, que j'aie c'est que, "quelque part" comme on dit, nous sommes ou serons lourdement concernés par cette question, j'ignore de quelle façon.

Même cette citation gaullienne, que je ne livrais en PS que pour montrer l'épaisseur et l'ancienneté historique du problème, comme le ferait tout historien de base, vous la trouvez "interessante" probablement pour d'autres raisons. Tous les légumes peuvent entrer dans la soupe de vos certitudes et de vos partis pris, du moment qu'ils n'en changent pas le goût général.

Et si le débat vous échappe, vous avez toujours la solution du babillage indigène, que vous utilisez avec largesse " Toi ne pas pouvoir savoir comment choses se passer ici ". Autrement dit, passez votre chemin.

Une des constantes du pervers narcissique c'est de miser sur l'ignorance des autres pour faire croire en sa supériorité.

"La vocation première d'un chercheur est de créer de l'information nouvelle et non pas de manipuler d'une manière de plus en plus élaborée l'information déjà disponible." (P. Joliot)

Je suis donc un con. Mais je suis un con âgé et qui doute de l'honnêteté de ceux qui le prennent pour un con. Et qui finalement en a appris assez pour ne pas monter sur n'importe quel rafiot. Vous avez les certitudes sublimes de cette vieille ganache dépressive de Commandant du Titanic, et, du haut de votre passerelle, vous invitez les gogos, particulièrement les jeunes, à monter sur votre beau bateau pour une croisière sans retour. Bon voyage monsieur Zornichon !

Yvonnic, home sweet home

PS. Après De Gaulle, Cohn-Bendit, rien que des grands hommes :

"l'explosion de la Belgique,un pays qui pèse zéro en Europe, ne sera pas un problème. Dans la situation actuelle, si la Belgique est divisée en deux, je ne vois vraiment pas où est le problème pour l'Union européenne. Chacun sera indépendant et voilà! La situation actuelle est surréaliste et complètement folle, il faut quand même en prendre conscience! Moi,ce que je dis, c'est que les deux communautés devraient aller au bout de leurs fantasmes et de leurs folies afin de trancher ensuite. (...) Mais une fois que tout aura été posé sur la table, je suis d'accord avec vous sur le fait qu'un référendum serait la meilleure chose pour la Belgique."

(question :Un sondage paru récemment dans le JDD a montré que les Français étaient majoritairement favorables à un rattachement de la Wallonie à la France. Qu'en pensez-vous? )

"Cette affaire ne nous regarde pas. Et puis c'est quelque chose de complètement inenvisageable, soyons sérieux. C'est encore une visée de conquête de territoire par la France, rien de plus."

Un point pour lui, il voit une situation follement surréaliste là où d'autres voient un sac de noeuds, et une France conquérante à la recherche de territoires nouveaux, façon Napoléon. Sarkozy refaisant l'Anschluss...

Il a bien vieilli finalement Bendit, dans le genre clownesque....

Anonyme a dit…

Ce qui vous a énervé dernièrement, c'est que: 1) vous étiez à court d'arguments. 2) j'ai raison et vous vous en rendiez compte. D'où ces termes vagues que n'importe qui emploie aujourd'hui: pervers, manipulation, etc. D'où aussi ces sempiternelles réductions ad hitlerum.

C'est un coup classique. Quand la situation vous échappe, passez à la condamnation morale, puisez dans le registre affectif. Il vous arrive d'avoir un ton très féminin, y compris dans votre approche souvent "sinueuse" des problèmes. Je vous dis ça en toute amitié, Yvonnic.

Ensuite, je ne cherche pas à séduire ou à embrigader qui que ce soit, même pas les jeunes. En passant, où avez-vous été chercher cette dernière idée?! Le prosélytisme, très peu pour moi.

Bon voyage ? Mais qui vous parle de partir, chef? Moi, je reste. Le vrai Wallon, c'est celui qui n'a plus nulle part où aller. Etre païen, c'est appartenir à sa terre jusqu'au bout.

Cordialement,

Z.

Yvonnic a dit…

Quotons encore, pour contrer celui qui ne sait plus lire, même ses propres textes

"1)vous étiez à court d'arguments. 2) j'ai raison et vous vous en rendiez compte."

Mais comment pouvez-vous (faire) croire que je cherche des "arguments" ? Tous mes propos et citations prouvent le contraire : je cherche à comprendre, pas à adhérer. Et peu importe que vous ayez tort ou raison, cela ne fera pas avancer la compréhension du phénomène. Il vous est certes facile d'utiliser certains propos comme allant dans votre sens et d'en ignorer d'autres. Ce que vous faites assez systematiquement, c'est tout simple. Le comble consistant à me conseiller des articles "vérité" qui ne vont en fait que dans votre sens, et en vous exonérant ensuite de tout parti pris en les décrivant comme democrates etc...Je demande de l'information, vous me vendez une carte. Merci. Mais vous ne faites pas de prosélytisme, c'est vrai....

"Il vous arrive d'avoir un ton très féminin, y compris dans votre approche souvent "sinueuse" des problèmes."

L'approche sinueuse c'est effectivement le contraire de la ligne droite des partisans, convaincus, militants et autres adhérents. Les rouleaux compresseurs marchent toujours en ligne droite. Comme disait Pierre Dac,quand on prend les virages en ligne droite, c'est que ça ne tourne pas rond dans le carré de l'hypoténuse.
Je peux citer un article "pour" puis un autre "contre", dans le même post et je considère que c'est une démarche honnête et normale.
Je ne sais pas si c'est féminin, mais je vais surveiller mon taux de testostérone et je vous tiendrai informé...

"Etre païen, c'est appartenir à sa terre jusqu'au bout."

Effectivement, le paganisme tient d'abord à des racines très profondes plutôt qu'à des postures intellectuelles. J'espère pour vous que les vôtres de racines tiendront le coup. Je les ai perçues un peu emmêlées ces derniers temps, entre vos odes germaniques, votre salut à la détermination flamande, et vos regrets sincères de l'inexistence wallonne. Le tout couronné par les sempiternelles références apocalyptiques du beau Ténébreux (qui valent bien en nombre mes rappels des situations des années 40...)

Qui est sinueux déja ?

Par contre vous n'êtes ni cynique, ni amoral, ni individualiste, ni associal, on en a de la chance !

Yvonnic, bas résille et sac à main.

Et une citation à propos du conflit Wallons-Flamands, une que vous ne pourrez ranger dans aucun des plateaux de votre balance à opinions...

"Tout le monde a mal aux dents de la même façon. Tout le monde regarde sa mère de la même façon. Tout le monde regarde une femme de la même façon" (sauf Zorn). (J.B.)

Anonyme a dit…

Vous avouez "quoter" pour "contrer" et ensuite, vous expliquez que vous cherchez à "comprendre". Comme quoi l'un n'empêche pas l'autre. Que cherchez-vous au juste à comprendre et sur qui comptez-vous pour cela?

Des partis pris? Nous en avons tous à commencer par ceux qui prétendent ne pas en avoir. La "neutralité" est aussi un parti pris. Ne pas choisir, c'est encore choisir, etc.

Oui, les racines c'est toujours complexe, surtout quand votre arbre généalogique pousse au carrefour des chemins qui ne mènent nulle part - auf dem Holzweg, écrivait l'autre. Néanmoins, je ne vois pas de contradiction entre admirer la germanité et préconiser le rattachement à la France. "Réunionisme" est la traduction latine de "pangermanisme".

La citation qui clôturait votre commentaire est répugnante de bêtise humaniste. J'espère que Brel la prononçait avec ironie. Hélas, il est permis d'en douter.

Bon Sol Invictus à tous.

Zorn

Yvonnic a dit…

Sol invictus à vous aussi et à Nescio, et je vous embrasse de tout coeur mon cher Zorn ,vous souhaitant de fêter dignement nos rendez-vous paiens et solaires, entre Baal et Mithra ,dont nous sentirons encore longtemps le passage partout de Bretagne en Germanie.

"Noël est la fête de ce qui ne meurt pas. Non de ce qui vit, mais de ce qui survit. Dans la nuit, la nature peut sembler morte, et tout paraître sans vie. Mais la nuit à son secret, elle a sa vérité. Sous le gel, la vie s'apprête à renaître, plus forte encore des épreuves qu'elle a endurées. Et l'hiver n'annonce pas seulement un printemps, mais des milliers et des milliers de printemps qui viendront.
Nous ne sommes pas aujourd'hui à l'une des pages lumineuses de notre histoire. Nous vivons l'hiver de la pensée, plus que le printemps du renouveau. Mais nous pouvons être, au cœur de l'hiver, à l'image de ce par quoi le printemps revient. Nous pouvons être le gage de ce qui revient. Nous pouvons transformer l'espoir en certitude. Car l'espoir n'est rien d'autre que la confiance lorsqu'une fois encore, elle renaît de la volonté. Voici Noël. Le soleil reviendra."

Robert de HERTE (1976)

Anonyme a dit…

Suite à cette note, j'ai essayé de composer quelque chose à partir de mes bouquins. Face à la difficulté d'obtenir quoi que ce soit qui me semble digne d'intérêt, j'ai réalisé que l'immense majorité de mes livres commence tout simplement par "Le" ou "La".
Je me demande si ça correspond à des statistiques connues. C'est-à-dire, est-ce que la majorité des romans publiés en langue française commence par un article - et là j'en appelle au bibliothécaire.

Tu reviens bientôt, au fait ?

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