12 décembre 2008

Froidure

Environnant à l'excès, le froid, ces derniers jours, me paraît plus insupportable que les hivers passés. Il me saute dessus dès que je mets le nez dehors ; je le retrouve dès que je plonge dans 'Terreur', le dernier Dan Simmons. Passionnant bouquin d'aventure, de dépassement des limites humaines et de hargne à survivre, les protagonistes y sont constamment confrontés à des températures variant de -50° à -70°. L'imaginaire et le réel se rejoignent, même si l'échelle de froidure de l'un n'équivaut en rien celle de l'autre. Et le réel, lui, ne connaît pas de limite. Une amie endeuillée me disait à quel point, dès son malheur connu, les sms de sympathie ont déferlé sur son portable, sans lui apporter le moindre réconfort. A l'inverse des coups de téléphone, parfois maladroits, mais dont les auteurs ne donnaient pas cette impression de se défiler et disaient certains mots -prenaient la peine de les prononcer-, les sms lui semblaient impersonnels et froids. Elle a sans doute raison. Et pourtant, il est des tendres messages que je garde toujours dans la mémoire de mon portable, je l'ai déjà écrit ici. Et qui m'ont rempli de chaleur au moment de les lire pour la première fois.

4 commentaires:

Yvonnic a dit…

A moi aussi le froid de cet hiver me parait plus dur que d'habitude. Peut-être parce qu'il est environné d'une grisaille globale, d'une brume "sociétale", qui fait qu'on n'y voit pas à deux mêtres. Même pas le réconfort d'un SMS, je n'ai pas de portable. Hibernons donc !Ou, à défaut de pouvoir tomber en léthargie, et pour rester les yeux ouverts, hivernons au moins jusqu'aux fêtes. Avec un bon livre. J'ai pris Paasilina, le Cantique de l'Apocalypse joyeuse. Peut-être pas un bon choix...

nescio a dit…

'une brume 'sociétale' qui fait qu'on n'y voit pas à deux mètres' : jolie phrase, un brin désespérée, mais oui, qui rend bien l'ambiance actuelle...

Anonyme a dit…

La machine à brouillard fonctionne à plein régime et nous sommes les patients d'un H.P. aux barreaux invisibles.

Si l'hiver paraît plus dur c'est parce que nous nous rapprochons tous de la mort.

Il fera de plus en plus sombre, de plus en plus froid. Bientôt, plus personne ne répondra et le silence aura le dernier mot.

Zorn Tokyo Rose

Yvonnic a dit…

Les chemins de la mort sont bien connus et éclairés comme des autoroutes, hélas immanquables. Nous sommes plutôt comme ces randonneurs crédules à qui l'on aurait indiqué des sentiers de traverse courant à travers la montagne et qui, le moment venu de retrouver des chemins connus, se retrouvent perdus dans la brume, sans repères, et sans beaucoup de temps devant eux avant que ne tombe la nuit.