05 octobre 2006

La moindre des choses

Il y a plusieurs années que tu es inscrit. Tu viens très régulièrement, nous avons sympathisé. Tu es à peine plus âgé que moi, et nous discutons de musique et de bandes dessinées. Je me rends compte que je pourrais en raconter pas mal sur ton boulot, ta famille et même sur tes parents.
Ce n'est qu'hier que j'ai appris. C'était en première page de l'édition du week-end d'un journal local. Je les reçois toujours avec deux ou trois jours de retard ces journaux-là, parce qu'ils passent d'abord par l'administration communale. L'article en pages intérieures était assez grand, avec une photo, et je ne suis pas arrivé à le lire jusqu'au bout. J'ai un peu tourné dans la salle de lecture avant de le reprendre. J'ai fini par admettre la réalité, par me dire que c'était bien vrai.
Je t'ai écrit quelques mots, certain que ça n'y changerait rien. Et je ne sais même pas si c'est pour me donner l'illusion d'avoir fait quelque chose, ou si c'est parce que je pense sincèrement que ça pourrait un rien te réconforter. Je te connais bien, je sais que lorsque tu viendras me rapporter tes bouquins, tu me remercieras pour ça. Je suppose que je te répondrai que c'était la moindre des choses.

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