Froidure
Environnant à l'excès, le froid, ces derniers jours, me paraît plus insupportable que les hivers passés. Il me saute dessus dès que je mets le nez dehors ; je le retrouve dès que je plonge dans 'Terreur', le dernier Dan Simmons. Passionnant bouquin d'aventure, de dépassement des limites humaines et de hargne à survivre, les protagonistes y sont constamment confrontés à des températures variant de -50° à -70°. L'imaginaire et le réel se rejoignent, même si l'échelle de froidure de l'un n'équivaut en rien celle de l'autre. Et le réel, lui, ne connaît pas de limite. Une amie endeuillée me disait à quel point, dès son malheur connu, les sms de sympathie ont déferlé sur son portable, sans lui apporter le moindre réconfort. A l'inverse des coups de téléphone, parfois maladroits, mais dont les auteurs ne donnaient pas cette impression de se défiler et disaient certains mots -prenaient la peine de les prononcer-, les sms lui semblaient impersonnels et froids. Elle a sans doute raison. Et pourtant, il est des tendres messages que je garde toujours dans la mémoire de mon portable, je l'ai déjà écrit ici. Et qui m'ont rempli de chaleur au moment de les lire pour la première fois.