29 mai 2007

Fait divers

Je m’en souviens comme si c’était hier. Je rangeais péniblement des bouquins dans les rayonnages –c’était un samedi matin. Toi, tu faisais ton choix. En quelques minutes, j’ai laissé tomber deux serre-livres à terre : ils sont en plastique bien dur, ça fait du bruit sur le carrelage. J’ai finalement repoussé le chariot de rangement vers sa place et là, c’est à une avalanche de ces mêmes serre-livres que nos oreilles ont eu droit. Tu t’es approchée en souriant, puis tu m’as dit : ‘c’est pas votre jour’ et tu en a ramassé quelques-uns. Je t’ai remerciée pour ce geste, il confirmait bien mieux que n’importe quelle parole la sympathie que tu m’inspirais. Aujourd’hui, je lis dans le journal ce qui t’es arrivé samedi dernier. La moto, ça n’ a jamais été mon truc. Peut-être est-ce lui qui aimais ça, ce monsieur un peu bougon qui t’accompagnait à chaque fois. Je lis et je relis cet entrefilet et je n’arrive pas y croire, et me reviennent en mémoire ces quelques mots que tu m’avais gentiment adressé : ‘c’est pas votre jour’.

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