21 octobre 2008


Ardoise

A mon père :
Les livres, au coeur de la maison. Beaucoup de bd évidemment, Blueberry et Tintin. Les premières lectures, à peine suggérées. Et aussi, la découverte de sa bibliothèque de classe, porte en bois du milieu sur le palier des 3è humanités.

Au monsieur du PMS :
Après mes humanités et une première année ratée en communication sociale, je vais le trouver avec la profonde conviction de ne pas devoir m'acharner dans cette branche. Une deuxième tentative? Non merci! Je lui parle des études de bibliothécaire. Sa seule réponse fut : 'bonne idée'.

A mon premier maître de stage :
La bibli, c'est pas toujours drôle et les bibliothécaire peuvent se révéler de sacrées têtes de cons.

Aux deux Marc, militaires en charge du centre de documentation de la gendarmerie -du temps où elle existait encore :
Premier boulot rémunéré dans la profession. Ils m'en ont plus appris en terme de service au public que mes trois années d'études. Au bout des six mois passés en leur compagnie, j'avais aussi intégré l'importance du 'bib-look'. Une bib en ordre et -pourquoi pas?- fleurie, et l'humeur d'une bonne partie de vos usagers s'en verra positivement modifiée. Ce qui ne manquera pas d'avoir des effets sur la vôtre. Encore aujourd'hui, j'applique.

A mon boss pendant 4 ans :
Néerlandophone qui voulait un francophone pour adjoint. Pour la confiance et la liberté très vite accordées. Pour le travail effectué sérieusement sans pour autant se prendre au sérieux. Pour les phrases qu'il commençait en français et que j'achevais en néerlandais.

A Bruxelles :
Quatre années de boulot à deux pas de la Grand'Place. Brassage de cultures. Petits cafés où le français et le néerlandais s'entrechoquaient aussi naturellement que les verres de bière. Bouquineries écumées du Boulevard Lemonnier.

Au bourgmestre qui m'a engagé :
Evidemment, il y a eu un examen et un jury. Mais qu'on ne me fasse pas rire : je sais que s'il avait dit non, les autres auraient suivi. Pour avoir tenu parole ("vous aurez des moyens financiers") et pour avoir placé cette bibliothèque au milieu du village.

A Philippe Djian :
Pour le titre de cet article dont l'accouchement fut si lent.

02 octobre 2008

Carotte La semaine passée, se trouvait dans notre courrier un exemplaire d'un nouveau magazine de cuisine, gracieusement envoyé par son éditeur, à titre de démonstration. 'Cook magazine' que ça s'appelle. Le sous-titre ferait frissonner de plaisir un DRH en mal d'appellations professionnelles anglophones incompréhensibles : 'Le magazine pour l'AmaProf'. Des poètes, j'en mettrais mon ustensile culinaire favori à couper. Mais enfin, on ne peut pas leur retirer ça, ils s'expliquent : 'Ce magazine trimestriel s'adresse aux nombreux cuisiniers amateurs passionnés qui veulent se lancer dans l'"AmaProf", une cuisine qui se situe un cran au-dessus de la cuisine de tous les jours'. Fiat lux.
Bilingue français-néerlandais, papier glacé et photos artistiques, l'objet ferait sans doute chic sur certaines tables basses. Une sympathique missive accompagnait donc l'envoi, nous vantant les mérites de l'assommante brochure (ça pesait son poids ce truc, au moins deux fois celui du 'Elle' de septembre) : 'Cook magazine est uniquement disponible par abonnement et n'est pas en vente dans les kiosques'. Ben oui, l'AmaProf, c'est pas pour les ploucs, faut être abonné. Hormis cet indéniable plus, peu d'avantages en fait. Sauf celui-ci qui, aujourd'hui encore, me titille les neurones de la curiosité : 'Si vous optez pour un abonnement de trois ans, vous recevrez un magnifique cadeau que vous pourriez utiliser afin de motiver vos collaborateurs'.