Dis moi ce que tu lis, je te dirai...
A propos de certains usagers boulimiques, ceux dont je parlais dans mon précédent post (la tribu des 'je ne sais plus si je l'ai dejà lu celui-là'...). Il arrive régulièrement que l'un ou l'autre m'interroge : 'Et avec votre ordinateur, vous ne pouvez pas voir si je l'ai déjà emprunté ou pas?'. Et chaque fois, sans aucune trace de lassitude, je leur explique que non, que conserver la liste des titres qu'ils ont empruntés serait une atteinte à leur vie privée. Je vois bien à leur regard étonné qu'ils trouvent que j'exagère. Le biblio, il aime encore bien hein, la théorie des grands complots. A leurs yeux, qui pourrait bien être intéressé par le fait qu'ils aient emprunté toute la série des Christian Signol ou qu'ils restent de farouches amateurs de Patricia Cornwell? Effectivement, parce que vivre en démocratie endort la méfiance de certains envers les infos que les 'services publics' collectent. Et que, contrairement aux Etats-Unis, chez nous, aucun bibliothécaire ne s'est encore vu obligé de fournir des renseignements à la police concernant les habitudes de ses usagers. Mais si par hasard, il y avait parmi eux un tueur en série, je suis sûr qu'il penserait immédiatement que je n'ai pas tort. Il saurait, lui, comment Morgan Freeman découvre finalement le nom du coupable dans 'Seven'.