25 juin 2008

Objectif propreté (2)

Celle-ci figurait -toujours en première page- dans chaque bouquin d'un lot mis 'en permanence' à disposition de la bibliothèque par la Province de Liège. Années 60 je dirais.

Illustration 'délicieusement rétro' comme ils disent dans la presse.
Patience et confiance : la suivante laissera plus de traces...

20 juin 2008

Objectif propreté (1)

Premier d'une -courte- série d'ex-libris utilisés par mes prédécesseurs. Celui-ci était le mieux représenté : certains ouvrages de la réserve l'affichent encore en première page.


Tout change, mais rien ne change : quand on parle de 'bibliothèque publique', le mot 'règlement' n'est jamais loin...

16 juin 2008

Miroir

Je sais que la vie ne t'a pas épargnée. Il y a eu l'accident de ton fils, il y a quelques années et, dernièrement, la mort inopinée de ton mari. Depuis lors, c'est chaque fois une de tes voisines qui te conduit jusqu'ici. En sortant les bouquins de ton sachet, je t'ai entendu lui dire 'celui-ci tiens, c'est une femme qui raconte la maladie puis la mort de son fils...pfooouuuu, je n'aurais vraiment pas su le lire'. Quelques instants plus tard, visant 'Vous vous appelez Michèle Martin', le dernier de Nicole Malinconi placé en évidence sur le présentoir, tu as également eu une réaction de dégoût, confirmée par ta chauffeuse.
C'est drôle, je me rappelle avec certitude que ces deux bouquins ont été demandés -et appréciés- par la même personne. Qui, elle, ne m'a jamais raconté sa vie.

09 juin 2008

Chaos calme

Un homme, suite au décès inopiné de sa femme, décide de revoir ses priorités. De ne plus aller au travail sans pour autant démissionner. On prévoit le chaos. Qui ne vient finalement pas, ou qui se révèle très mesuré. Alors que Pietro s'attend à être pris d'assaut par le chagrin et à voir sa fille déprimer, rien ne se passe. Le 'coup sur la tête' ne vient ni pour l'un ni pour l'autre. Bien sûr, la mort de leur mère et femme les attriste, mais leur vie n'en paraît pas fondamentalement boulversée. Elle continue. C'est le 'chaos calme'...

Cadre haut placé d'une société de communication, Pietro Palladini décide un beau matin de ne plus aller au travail. Dorénavant, parce que Claudia, sa fille, est devenue le point central de son existence, il passera ses journées devant son école. Il sera là tout le temps pour elle. Contrairement à ce qu'il pensait, cette décision ne va pas entraîner son renvoi de la société. D'abord interloqués, suspicieux et curieux, ses collègues vont finalement accepter cette décision : son boulot, Pietro, l'accomplira aussi bien de là-bas, devant cette école, qu'ici, derrière son bureau. Sa voiture est équipée d'un fax et, de nos jours, tout ne se règle-t-il pas par GSM? Et puis, si lui ne déplace pas, il ne tient qu'à eux de le faire. Et c'est effectivement ce qui va arriver. La voiture de Pietro va devenir l'endroit à la mode pour ses amis, collègues et connaissances. Celui qui est censé souffrir le plus, c'est-à-dire lui, Pietro, qui vient de perdre sa femme au moment où il en sauvait une autre de la noyade, ce qui l'a poussé à cette étrange décision de ne plus bouger de l'école de sa fille, va devenir le confesseur des petits et grands malheurs des autres. « Ils ne sont pas venus bavarder, me tenir compagnie ou dissiper un dernier doute sur ma santé mentale : ils sont venus souffrir ». Leurs histoires et soucis, il va les faire siens et aucune ne le laissera indemne. Elles deviendront prétexte à discussions animées ou sujetes à rélexion intimes. Lorsque son ancien patron lui confiera que son propre père ne venait jamais le chercher à l'école parce qu'il était pilote, et que lui-même a appris à piloter 'pour le plaisir', Pietro ne pourra s'empêcher de penser qu' « il y a toujours un père derrière les satisfactions que les hommes trouvent dans la vie ». Plus tôt, alors qu'il croyait -erronément- sa fille plus traumatisée qu'elle n'en avait l'air, il en arrive à la conclusion qu'«un enfant raisonne très différemment des adultes, et qu'il n'est pas dit qu'il soit troublé par les choses que les adultes estiment pouvoir les troubler tandis qu'au contraire il peut être troublé par des choses que les adultes ne voient même pas ». Le fait est que ni lui, ni sa fille, se montre sa souffrance comme il semble que tout le monde l'attende : point de pleurs ou de crise de nerfs publiques : « Nous ne souffrons pas encore; nous accusons le coup, comme ça, pour le moment, et même je dirais que nous ne l'avons pas encore accusé, nous tournons autour, nous nous comportons comme si rien n'était arrivé, comme si Lara était, que sais-je, en voyage, et nous attendons que la souffrance arrive et inonde nos vies, en nous limitant pour le moment à attirer celle des autres ».

Ecrit à la première personne, ‘Chaos calme’ brasse de multiples thèmes : la mort bien sûr, mais également les relations familiales, les liens père-fille, la vie en entreprise et...le hasard (voir mon billet du 29 mai). Même s’il ne se passe finalement pas grand chose, le récit passionne dès le départ, par son alternance de petites phrases justes et réfléchies et de passages extrêmement drôles, voire franchement hilarants. Multipliant les références aux chansons de Radiohead, Veronesi nous ouvre les yeux sur certains éléments passés inaperçus, et arrive même à leur donner un nouveau relief. A tel point que n'importe quel fan ressentira le besoin de les réécouter une fois de plus.

'Chaos calme', Sandro Veronesi, Grasset, 2008

06 juin 2008

Semaine faste

"Avec vous, j'obtiens toujours tout ce que je demande"...hum, faut pas pousser, mais bon, pour une fois que j'en tiens une qui me demande d'acheter autre chose que le dernier Lévy, je la chouchoute, c'est vrai...

"On ne se mouche pas du pied gauche à la bibliothèque"
...pardon, j'ai omis de te préparer au choc. T'annoncer de but en blanc que le prix de la cotisation annuelle s'élève à 6 euros, quel manque de tact...

"C'était pas terrible ce bouquin, dommage, le titre me plaisait bien"
...publicité mensongère sans doute, 'Pas de maris, pas d'ennuis' disait la couverture.

"Je voulais vous acheter ce livre qui était dans la caisse des 'à vendre', mais en l'ouvrant j'ai vu mon nom dedans"...ben oui, tu me l'as donné il y a quelques semaines...